POLÉMIQUE - Mercredi 11 septembre à Sevran, en Seine-Saint-Denis, un homme a été violemment interpellé par des policiers, dont l’un d’eux lui a porté plusieurs coups. La scène a été filmée et a provoqué l’indignation. L’IGPN a été saisie et le fonctionnaire suspendu, ce qui scandalise les syndicats policiers.
Diffusée sur les réseaux sociaux, la vidéo a suscité l’indignation : on y voit un échange verbal entre un policier et un jeune homme noir avant que le fonctionnaire se jette dans les jambes de l'individu pour le plaquer au sol. Repoussé, le policier revient à la charge à plusieurs reprises en assénant des coups de poing, auxquels l'homme répond dans une position de défense, avant d’être plaqué au sol quand un autre policier intervient, faisant usage d’un pistolet à impulsion électrique de type taser.
La scène s’est déroulée mercredi 11 septembre à Sevran, en Seine-Saint-Denis. L’altercation a eu lieu à 18h25, avenue Youri Gagarine, "lorsqu'un équipage de la circonscription de sécurité de proximité d'Aulnay-sous-Bois a procédé à l’interpellation, pour outrage, d'un individu", précise dans un communiqué la Préfecture de police. Celle-ci a annoncé jeudi soir que le préfet de Police Didier Lallement a demandé la saisine administrative de l'Inspection Générale de la Police Nationale (IGPN), et ordonné la suspension immédiate du fonctionnaire de police que l’on voit frapper l’homme interpellé. Les éléments ont également été transmis au parquet de Bobigny "pour appréciation", précise la préfecture de police.
Il n'a fait que se défendre hein ! 🤷♂ #Sevran 🚔🚨🚑 pic.twitter.com/6VoQOc11K6 — Rashford31 (@Rashford31) September 11, 2019
La garde à vue de l’homme interpellé a été levée mercredi soir pour des raisons médicales et il a été hospitalisé, a indiqué le parquet à l'AFP, sans plus de précision. Selon Le Parisien, il s’agit de Lamine Ba, un médiateur "respecté et connu du quartier des Beaudottes", âgé de 34 ans.
Les syndicats dénoncent une suspension "incompréhensible"
Si les images de l’interpellation en ont choqué plus d’un, les policiers eux protestent contre la suspension de leur collègue. Jeudi soir, certains d’entre eux se sont rassemblés devant le commissariat d’Aulnay-sous-Bois. Ils étaient entre 70 et 90 selon Grégory Goupil, secrétaire régional du syndicat Alliance 93. Pour ce dernier, le policier "a fait son boulot, il a tenté d'interpeller un individu et a été outragé". "On attend quoi, que ce soit le 50e ?", a-t-il déclaré à l’AFP en référence à la vague exceptionnelle de 49 suicides dans la police depuis le début de l'année. "Il s'agit, une fois encore, d'une décision scandaleuse et qui démontre l'absence de soutien de l'administration à l'égard de ses fonctionnaires", a également réagi Unité SGP Police 93.
Suspension juste pour le buzz, suspension politique de la honte. Nous demandons la réintégration immédiate. « Pas de justice, Pas de Police » Opération #CommissariatsMorts à l’appel d’ @UNITESGPPOLICE Blocage des commissariats du 93. #MarcheDeLaColere nationale le 02 octobre pic.twitter.com/aoApazbBzD — Linda Kebbab (@LindaKebbab) September 12, 2019
Même discours du côté de Frédéric Lagache, délégué général du syndicat Alliance, qui dénonce une "décision incompréhensible". "Avant de connaître les faits exacts l'administration agit sur pression de Twitter. Une nouvelle preuve de la déshumanisation du système policier qui amènera une réponse forte dans la rue le 2 octobre." Ce jour-là en effet est organisée une "marche de la colère" à Paris, à l'appel de l'ensemble des syndicats policiers.
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