Marco Mouly figurait à la tête de la plus grande fraude fiscale à la taxe carbone jamais réalisée en France.Avant de devoir rembourser 283 millions d'euros à l'État, l'ancien malfrat revient dans Sept à Huit sur son enfance.À Audrey Crespo-Mara dans "Sept à Huit" ce 30 janvier, il explique les raisons qui l'ont poussé, adolescent, à tomber dans la délinquance.
Marco Mouly n'est pas devenu du jour au lendemain l'un des escrocs les plus efficaces de la planète. Avant de donner dans la fraude à la taxe carbone, avant que celui que l'on surnommait "Marco l'Élégant" ne défraie la chronique judiciaire et avant de devenir la star d'un documentaire Netflix, il y a eu un cheminement vers la délinquance.
Dans l'émission "Sept à Huit" ce dimanche 30 janvier sur TF1, ce personnage sulfureux raconte ce moment qui l'a mis sur la voie : "Un jour ma mère a demandé 2 francs à mon grand-père pour acheter de la viande. Et à 12 ans, j'en ai pleuré. Je lui ai dit : 'Maman, je ne parlerai plus à mon père, mais tu ne manqueras plus jamais d'argent. Et c'est là que je suis parti dans la délinquance".
Marco Mouly de raconter qu'il a, depuis, été arrêté ou placé en garde à vue "sans mentir, sans exagérer, peut-être au moins 1000 fois."
Sous les airs faussement candides de Marco Mouly, se cache un escroc redoutable qui a monté, avec quelques complices, la plus grande arnaque à la taxe carbone en date. Pour ce "casse du siècle", l'ancien malfrat a écopé de huit ans de prison et un million d’euros d’amende. S'il a purgé sa peine en 2021, selon son avocat, l’État lui exige encore de rembourser aux côtés de ses anciens associés les 283 millions d’euros détournés.
Un record auquel Netflix a consacré un documentaire, Les Rois de l'arnaque, réalisé par Guillaume Nicloux. Marco Mouly revient sur l'élaboration de ce montage financier d'ampleur inédite dans "Sept à Huit" ce dimanche, un "Portrait de la semaine" à retrouver à 18h20 sur TF1. Cet enfant de Belleville, descendant de parents juifs tunisiens, verse dans la délinquance dès l'adolescence avant de relever d'un cran ses ambitions d'escroquerie.
Après la revente de téléphones portables en empochant le montant des taxes, il met sur pied aux côtés de complices des sociétés fictives qui achètent des droits d'émission de CO2 hors taxe dans un pays étranger, pour les revendre en France en encaissant la TVA sans jamais la reverser à l'État. "C’était le plus facile : pas de marchandise, juste une facturation aller et retour, et on encaissait. On vendait de l’air", raconte-t-il. Plus d’un milliard et demi d’euros sont ainsi détournés en France sur le marché des droits à polluer, conçus pour lutter contre le réchauffement climatique.
Des voitures de collection aux hôtels de luxe, Marco Mouly refuse de se cacher et assume vouloir "frimer" et profiter de son pactole, avant que la justice ne le rattrape. Condamné en 2016, il profite encore de cinq mois de cavale aux quatre coins du monde pour "s'amuser avant de morfler en prison". Puis la justice met définitivement la main sur ses biens : "On m’a laissé à poil, je suis rentré en prison tout nu". Mais les 283 millions détournés n'ont toujours pas retrouvé à ce jour les caisses de l'État.