La gendarmerie a récemment arrêté plusieurs escrocs en possession d’un type de boîtier généralement utilisé par les services antiterroristes et les militaires.Du matériel sensible, qui permet de capter à distance nos données mobiles.Le 20H de TF1 vous explique.
De la taille d’une petite valise, il permet d'intercepter les communications de tous les téléphones mobiles qui se trouvent aux alentours. Son nom, l’IMSI-Catcher. Peu connu du grand public, ce système de surveillance est utilisé depuis de nombreuses années par les services de renseignement ou de police. Un matériel sensible et coûteux, qui est aujourd’hui détourné de son usage initial par des malfrats. Le but ? Collecter massivement des numéros de téléphone dans le but d'envoyer ensuite des SMS frauduleux.
Plus de 420.000 personnes ciblées
C’est ainsi qu’ont procédé cinq malfaiteurs entre septembre 2022 et février 2023. Ils ont été interpellés par la gendarmerie la semaine dernière, alors qu'ils transportaient cette machine, fabriquée en Chine et achetée sur le Darknet (un réseau internet clandestin, accessible grâce à un logiciel connu sous le nom de TOR), dans une fausse ambulance privée. L'enquête, menée sous l'égide de la Juridiction nationale de lutte contre la criminalité organisée (Junalco), a été ouverte après une plainte déposée en septembre pour escroquerie par une société de télécommunications auprès de la Division des opérations du Commandement de la gendarmerie dans le cyberespace (ComCybergend), selon un communiqué de la gendarmerie.
"Le prix de ces appareils se démocratisant, ils sont maintenant à des coûts qui permettaient à nos escrocs de penser que le jeu en valait la chandelle, parce que ça leur permettait de toucher un grand nombre de victimes", explique, au micro de TF1, le général Marc Boget, commandant de gendarmerie dans le cyberespace, dans la vidéo en tête de cet article. Le 30 décembre 2022, lors d'un contrôle routier, des policiers avaient interpellé une conductrice à Paris qui avait un IMSI-catcher dans son véhicule. Mais dans la suite de leurs investigations, les gendarmes ont compris que plusieurs appareils de ce type étaient en fait utilisés pour cette escroquerie.
Selon les gendarmes, plus de 420.000 personnes ont pu être ciblées grâce à ce dispositif, capable également de collecter les données de connexion. Le SMS qui leur a été envoyé les invitait à mettre à jour leurs données personnelles en cliquant sur un lien les orientant ensuite sur un site usurpant celui de l'Assurance maladie. Les cinq suspects ont été mis en examen jeudi notamment pour escroqueries et tentatives d'escroquerie en bande organisée, détention non autorisée d'un dispositif technique ayant pour objet la captation. L'Assurance maladie rappelle sur son site internet qu'elle peut vous contacter par SMS, mais qu'elle ne demande jamais par ce biais la communication d’éléments personnels.
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