Réserver une location saisonnière peut parfois donner lieu à de mauvaises surprises.Des plaintes accusant des propriétaires d'utiliser des caméras dissimulées s'accumulent depuis plusieurs mois.TF1 a recueilli le témoignage d'une victime.
"Je ne me doutais de rien". Vidéo à l'appui, Larissa dit avoir été filmée à son insu dans le logement qu'elle avait loué pour une soirée entre amis. La jeune femme a découvert par hasard la caméra cachée qui la filmait dans la salle de bain. "Je me suis mise à fixer le mur en face et il y avait l'étagère avec l'horloge numérique dirigée vers la douche. Je l'ai fait pivoter et je me suis rendue compte qu'il y avait un mini objectif caché dans le coin, et on a vu qu'il y avait une carte SD et aussi l'entrée USB. Donc c'était sûr que c'était ça", explique-t-elle dans le reportage de TF1 ci-dessus.
En fouillant l'appartement, la jeune femme découvre une deuxième caméra dans une multiprise, orientée vers le lit de la chambre. Elle récupère les cartes mémoire et, une fois chez elle, visionne ce qui depuis la traumatise. "C'est vraiment très gênant. On me voit nue et franchement, je suis restée bloquée pendant des heures en me disant : 'il a vu ça'", dit-elle. Larissa a porté plainte, après avoir transmis les images à la police. Le propriétaire du logement, lui, a été entendu par les enquêteurs. Il reconnaît avoir caché des caméras, mais selon lui uniquement pour éviter des vols.
Des images parfois diffusées sur internet
"Je me suis sentie salie en fait. Un profond dégoût", poursuit la jeune femme. Contacté par mail, Airbnb, qui hébergeait l'annonce du logement, dit prendre l'affaire au sérieux. "Nous avons immédiatement suspendu le compte de l'hôte en question. Nous avons apporté tout notre soutien au voyageur, y compris en effectuant un remboursement complet", a répondu la plateforme à TF1. Mais le cas de Larissa n'est malheureusement pas unique. Ces derniers mois, la presse se fait régulièrement l'écho d'affaires comme celle-ci.
Des images intimes volées que les propriétaires ne gardent pas toujours pour eux. "Il arrive aussi parfois, et c'est ça qui va souvent placer les victimes dans des situations de grande détresse, que ces images soient diffusées sur internet. Notamment sur des sites pornographiques. On sait qu'une fois que les images sont diffusées sur un site, eh bien, elles sont reproduites sur d'autres, et c'est très compliqué pour les victimes d'obtenir leur suppression", assure l'avocate Rachel Flore-Pardo, co-fondatrice de l'association "Stop Fisha".
La présence de caméras dans un logement en location est très réglementée. Jérémy, propriétaire d'un gîte à Azé (Saône-et-Loire) a, lui, fait le choix d'en installer une au-dessus de la porte d'entrée, après avoir été trompé par des locataires bien plus nombreux que prévu. Et là, il n'y a rien d'illégal. Les caméras sont en effet autorisées à condition d'être visibles, explicitement indiquées dans l'annonce de location, et en dehors de la salle de bain, des toilettes, des chambres et de toutes pièces avec un couchage. Un propriétaire qui filme ses locataires sans les prévenir, et si ces images sont à caractère sexuel, risque deux ans de prison et 60.000 euros d'amende.
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