VIDÉO - "L’image de mon fils que je ne voulais jamais voir" : la maman d’une victime de la fusillade à Villerupt témoigne

La police scientifique a passé une partie de la nuit à chercher des indices autour de l’immeuble où cinq personnes ont été victimes hier soir vers 18h30 d’une fusillade. C’est un homme seul, cagoulé, qui a tiré en quelques secondes avant de prendre la fuite. Guy, le patron du café le plus proche, était sur sa terrasse. "On a entendu plusieurs rafales. Tout le monde a eu peur. Les gens sont rentrés dans le café à une vitesse extraordinaire. On a eu aussi un monsieur qui était étendu par terre avec une balle dans l’épaule, les gens qui essayent de le soigner, bien sûr", témoigne-t-il. 

Parmi les cinq blessés, trois le sont grièvement. Pour les habitants de Villerupt (Meurthe-et-Moselle), c’est un règlement de compte sur fond de trafic de drogue aux conséquences dramatiques. "Villerupt, 10.000 habitants, des fusillades comme ça près de chez nous, c’est inadmissible. On croit toujours que ça se passe ailleurs", déplore un homme. "Avec la drogue, ils font du trafic. Même sur les murs, c’est marqué à combien ils font le gramme. Ça commence à devenir inquiétant", poursuit une femme. "Ils se mettent là parce qu’il y a l’arrêt de bus ici. Les bus viennent du Luxembourg. Les gens rentrent du travail, c’est intéressant pour le commerce", ajoute encore un homme. 

Ce dimanche soir, deux blessés sont sortis d’affaire et trois restent en situation critique, dont le plus jeune âgé de 17 ans, touché à la tête. Sa maman est choquée par un tel degré de violence. "J’ai du mal depuis hier. J’ai vu mon fils dans l’état où il était, je ne reconnaissais pas mon fils. Je ne savais pas quoi faire pour lui. C’est l’image de mon fils que j’ai jamais vue et que je ne voulais jamais voir", dit-elle en pleurs. 

La fusillade s’est déroulée à 300 mètres du commissariat de Villerupt pour lequel élus et syndicats réclament des renforts. "On demande que les effectifs soient pérennisés dans le temps, avoir plus d’effectifs parce que nous, on est dans une circonscription d’environ 70.000 habitants proche des frontières et c’est vraiment très compliqué. Ce n’est pas une circonscription normale", déclare Pierrick Spizak, maire (PCF) de Villerupt. 

Le principal suspect est toujours en fuite. Seul son véhicule aurait été retrouvé incendié à 30 kilomètres de Villerupt.