Un habitant d'Arles vit un véritable cauchemar depuis quatre ans.Victime d'usurpation d'identité, il a reçu pas moins de 16.000 euros d'amendes pour des infractions routières qu'il n'a pas commises.Le père de famille, qui témoigne auprès de TF1, s'est même déjà vu retirer deux fois son permis.
Ils les conservent méthodiquement dans un épais dossier. Depuis quatre ans, les amendes s'accumulent chez Aureliu Gherman. Au point que le père de famille ne compte plus le nombre de contraventions reçues. "Chaque papier, c'est une infraction. C'est entre 40 et 50. Au total, je n'ai pas fait les comptes, mais c'est plus de 15.000, 16.000, 17.000 euros", dit-il dans la vidéo du 13H de TF1 ci-dessus. Il ne sait plus.
En vente libre sur Snapchat
Il a en fait précisément récolté 16.000 euros d'amendes. Ce n'est pas pour autant un délinquant routier. Aureliu est victime d'usurpation d'identité, via son permis de conduire. Et les contraventions ne sont que le côté visible de l'iceberg, car les retraits de points s'enchainent également. Au point que son précieux sésame a finalement été suspendu, et son quotidien bouleversé. "Ça impacte la famille en général. Quand on veut faire quelque chose, eh ben, papa, il ne conduit pas. C'est la réalité et du coup, on fait ce qu'on peut avec ce qu'on a", explique-t-il.
Derrière ce casse-tête, on trouve des automobilistes peu scrupuleux qui désignent Aureliu comme conducteur au moment de l'infraction grâce à une copie de son permis de conduire. "Quarante-cinq contraventions en 2019", égrène son avocate, maître Michèle Hureaux. Mais alors, comment ces contrevenants ont-ils pu se procurer le papier rose ? Son avouée répond : "On sait que son permis est en vente libre sur Snapchat au modique prix de 20 euros. C'est quand même très intéressant et très attractif pour les véritables contrevenants", souligne-t-elle.
27.000 plaintes l'an dernier
Snapchat ou encore Telegram, ces réseaux sociaux regorgent d'annonces frauduleuses, comme a pu le constater le JT de TF1, qui s'est procuré une vidéo sur laquelle un acheteur semble ignorer les risques encourus, jusqu'à cinq ans de prison et 75.000 euros d'amende. Il fanfaronne même sur la rapidité de la livraison, "en deux jours même pas".
En ligne, des solutions existent pour sécuriser l'envoi de vos pièces d'identité. Vous pouvez, par exemple, aller sur le site Beta.gouv afin d'ajouter un filigrane sur vos documents personnels avant de les envoyer. "Par exemple, si j'achète une voiture à un particulier, ce filigrane permet de dire que ce document sert uniquement à cet achat", détaille Thomas Bizet, chef du service des relations avec les publics de la Cnil.
Rien que l'année dernière, plus de 27.000 plaintes ont été déposées pour des usurpations d'identité.