Depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, Marseille est devenue un fief du trafic de drogue.Tout a débuté avec la "French Connection", ce réseau qui approvisionnait les États-Unis en héroïne.Les deux épisodes consacrés à cette période singulière sont diffusés ce dimanche 14 mai, à 13h40 sur TF1.Un document à retrouver en replay sur MYTF1.
C'est un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître. Dans les années 1930-1940, des membres de la pègre corse lancent les bases de ce qui deviendra, quelques décennies plus tard, l'un des plus grands réseaux mafieux au monde. Mais ce n'est qu'à partir de la fin de la Seconde Guerre mondiale que ce que l'on connaît désormais comme la "French Connection" prend son envol. À partir des années 1950, en effet, est organisé à Marseille la production puis l'envoi de quantités massives d'héroïne vers les États-Unis.
80% de la consommation américaine produite en France
Le trafic connaît son apogée à la fin des années 1960. À cette époque, 40 tonnes annuelles d'héroïne destinées à des consommateurs outre-Atlantique partaient chaque année de l'Hexagone. Le fonctionnement est alors simple : la morphine-base, produit servant à fabriquer cette drogue, arrive clandestinement par voie maritime, souvent depuis la Turquie ou la Syrie. Cette matière première est ensuite transformée dans des laboratoires clandestins, qui se trouvaient la plupart du temps en dehors des murs de Marseille, plutôt dans des maisons de l'arrière-pays. Une fois le produit fini obtenu, il est emballé puis caché et transporté par bateau jusqu'à sa destination.
Les criminels ont, en plus, profité d'un certain laxisme des autorités, peu enclins à durcir le ton vis-à-vis d'un trafic destiné en grande partie à l'étranger.
Nixon part en croisade contre la "French Connection"
La conjoncture change à partir de la décennie suivante. Washington, par la voix de Richard Nixon, tout fraîchement élu président, met la pression sur Paris pour réguler ces flux de marchandises illégales. "L’Amérique du Nord a le triste privilège de compter le plus grand nombre d’héroïnomanes au monde. […] La toxicomanie aux États-Unis a maintenant pris l’allure d’une catastrophe nationale. Si nous ne venons pas à bout de ce fléau, c’est lui qui viendra à bout de nous", déclare-t-il à l'époque. Dans son viseur, la "French Connection", dont l'appellation se démocratisera via un célèbre film du même nom sorti en 1971.
Il faut dire qu'à cette époque, des milliers de morts par overdose ont lieu chaque année. L'exécutif américain redouble d'efforts pour venir à bout de cette drogue qui se répand dans le pays comme une traînée de poudre - notamment au cœur des grandes métropoles comme New York - et qui touche tous les milieux sociaux.
C'est dans ce contexte, et quelques mois après l'adoption de la loi du 31 décembre 1970 instaurant le cadre légal de la
lutte contre les drogues dans l'Hexagone, que les autorités françaises passent à la vitesse supérieure. Sous l'impulsion du juge Michel (qui paiera son action de sa vie dix ans plus tard) les laboratoires sont démantelés les uns après les autres, les trafiquants et les cerveaux progressivement arrêtés. Symbole de l'action des pouvoirs publics : le 29 février 1972, le navire Caprice des Temps est arraisonné, avec à son bord, 424 kg d'héroïne, immédiatement saisis.
Partiellement endigué, le trafic d'héroïne a été remplacé, de nos jours, par celui de la cocaïne et du cannabis. Deux substances pour lesquelles, désormais, "la lutte pour le contrôle du trafic n'a jamais fait couler autant de sang dans les rues de Marseille", souligne le documentaire de TF1. Et pour cause : cette forme de commerce illicite générerait 130 millions d'euros par an dans la citée phocéenne.
French Connection : diffusion des épisodes 1 et 2 dimanche 14 mai mars à partir 13h40, sur TF1. À retrouver en replay sur le site MyTF1.
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