Trois jours après avoir été violemment percuté par un jeune qui participait à un rodéo sauvage à moto, Léo, 8 ans, est toujours hospitalisé à Amiens.Sa mère a accepté de témoigner dans le 20H de TF1.Elle exprime sa douleur et son désarroi, alors que son fils pourrait souffrir de séquelles à long terme.
Il a fait basculer une famille dans l'horreur. Un jeune homme de 20 ans sera jugé fin juillet, soupçonné d'avoir gravement blessé un enfant de huit ans en le percutant à moto dimanche à Beauvais. Léo sortait d'un repas avec sa famille. Mais, alors qu'ils empruntent un sentier strictement piéton, ce motard, poursuivi par la police, surgit et fauche le petit garçon sous les yeux de ses parents.
"Il a été trainé avec la moto sur huit mètres, et puis là, ça a été l'horreur. Du sang... il ne nous répondait plus. Il émettait seulement des sons avec sa gorge, mais les paupières ne s'ouvraient plus. II a eu une perte de connaissance estimée entre cinq et dix minutes", raconte Anaïs, la mère de Léo, dans la vidéo du 20H de TF1 ci-dessus.
Ce qui m'inquiète aujourd'hui, ce sont ses maux de tête permanents.
Anaïs, la mère de Léo, 8 ans
Léo est transféré d'urgence à l'hôpital d'Amiens (Somme). Il souffre de plusieurs brûlures aux jambes. Au point que l'on distingue la trace du pneu de la moto sur sa cuisse. Plus grave, il a deux fractures crâniennes et un saignement dans le cerveau. "Ce qui m'inquiète à l'heure d'aujourd'hui, ce sont ses maux de tête permanents. Il ne peut pas rester beaucoup assis parce qu'il a mal. Il nous regarde très peu. Les pupilles sont réactives donc c'est bon signe, mais il est très peu réveillé, car très fatigué", égrène encore sa maman. Les jours de Léo ne sont plus en danger, mais le garçonnet pourrait avoir des séquelles.
Après l'accident, c'est le père du garçon, lui-même, qui a maintenu à terre le conducteur de la moto jusqu'à l'arrivée des policiers. Le suspect est inconnu de la police, d'après son avocate, Maître Domitille Risbourg. Sa moto n'est pas homologuée et, selon ses dires, en croisant une voiture de la BAC, il s'est enfui. "En voulant échapper au contrôle de la police, cet enfant a surgi et il n'a pas pu maîtriser son véhicule. C'est ainsi", explique-t-elle.
Une fatalité que le maire de Beauvais, Franck Pia, ne veut pas accepter. Il souhaite que la police durcisse encore ses efforts contre les rodéos urbains, fréquents dans la ville. "Je suis très en colère sur ce qui s'est passé parce que cet accident n'aurait pas dû avoir lieu. C'est purement gratuit. Ce motocross n'avait rien à faire sur la voie publique. Il a percuté un enfant qui ne méritait pas ça", déplore-t-il.
Le conducteur, lui, a reconnu les faits. Il devait être jugé en comparution immédiate ce mercredi pour "blessures involontaires avec incapacité n'excédant pas trois mois par conducteur de véhicule" et "violation manifestement délibérée d'une obligation de sécurité ou de prudence", selon le parquet. Son procès a été renvoyé au 26 juillet, à la demande des deux parties, en raison de la nécessité de "mettre en cause le fonds de garantie", la moto n'étant pas homologuée et donc pas assurée, a expliqué à l'AFP Me Domitille Risbourg. En attendant, il demeure placé sous contrôle judiciaire, avec notamment interdiction de se rendre dans le quartier où a eu lieu l'accident, et de conduire tout véhicule terrestre à moteur, a indiqué la procureure Caroline Tharot.
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