"C'est le cœur des Kurdes qui a été visé" : après la fusillade meurtrière, l'émotion d'une communauté

Une femme pleure sa cousine, qui était l’une des victimes assassinées la veille. Le centre culturel n’a pas fermé de la nuit, des membres de la communauté kurde sont venus de tout le pays, mais aussi d’Allemagne et de Belgique pour se recueillir. "C’est la grande maison des Kurdes qui a été visée, c’est le cœur des Kurdes qui a été visé. De ce fait, il y a une souffrance vraiment indescriptible", témoigne Berivan Firat, porte-parole de l’Association Kurde (CDK-F), dans le reportage du 13h de TF1 ci-dessus. Un homme avait ouvert le feu à plusieurs reprises ce vendredi peu avant midi, rue d'Enghien, dans le Xᵉ arrondissement, à proximité du centre culturel kurde Ahmet Kaya. Les trois personnes décédées sont d'origine kurde.

La douleur est aussi vive dans ce quartier du Xᵉ arrondissement de Paris, où la fusillade a eu lieu. D’ordinaire très animé, il semble aujourd’hui sous le choc. "La présence kurde fait partie de la vie de ce quartier cosmopolite", témoigne un habitant venu se recueillir. Un quartier dans lequel les victimes avaient leurs habitudes. Notre équipe a rencontré Kevî, restaurateur ici depuis trois décennies. Il y a un an, presque jour pour jour, il réveillonnait avec l’une des victimes, Mîr Perwer, chanteur et père de trois enfants. L’artiste a succombé à ses blessures après les coups de feu. "C'est un ami à moi, c'est triste", témoigne Kevî, ému, "il était super gentil, timide, c'était un très bon garçon". 

À la tristesse s’ajoutent aussi la colère et la demande de justice. Des messages scandés par la foule qui manifeste ce samedi à Paris, et dans d’autres villes du pays. Quelques heures plus tôt, l'auteur des coups de feu, en garde à vue, aurait confirmé le motif raciste de son action.