C'est un appareil que l'on offre beaucoup, et qui évoque plutôt les loisirs.Pourtant, le drone peut aussi être un outil efficace aux mains des délinquants.Les affaires pénales impliquant des drones se multiplient en France.
Alerte aux drones à Gradignan (Gironde). Il y a trois semaines, la maison d'arrêt avait été survolée par un "drone de livraison". Des images zoomées, que l'on peut retrouver dans le reportage de TF1 ci-dessus, montrent l'appareil pris dans les filets au-dessus des cours de la prison. Au bout d'une ficelle, le drone transportait un colis, contenant notamment des téléphones portables- interdits pour les détenus. Ce drone, en vente libre dans le commerce, est tombé après une erreur de pilotage.
Là, c'étaient des portables, mais si ça avait été une arme de poing, ou des explosifs ?
Hubert Gratraud, délégué du personnel au centre pénitentiaire de Gradignan
C'est le surveillant Hubert Gratraud qui a pris les photos du drone accidenté. "La ficelle s'est enroulée autour de l'hélice", nous explique-t-il. Pour lui, le phénomène devient banal. "Deux jours après la découverte de ce drone-là", raconte-t-il à notre équipe, "un autre drone a été repéré". En 2022, 68 faits analogues ont été recensés dans les prisons françaises. Avec une inquiétude, dont témoigne Hubert Gratraud : "là, c'étaient des portables, mais si ça avait été une arme de poing, ou des explosifs ?".
Un prix abordable, une technique accessible
En quelques années, les drones commerciaux sont devenus des outils précieux pour les délinquants. Avec des prix de 300 et 1500 euros, ils sont relativement abordables, et servent le plus souvent à des repérages avant un vol, ou à des livraisons de drogue. Le mode d'emploi de cette technique est aussi très accessible : des vidéos explicatives pullulent sur les réseaux sociaux.
Une démocratisation qui inquiète
Une démocratisation de cette technologie qui a de quoi inquiéter les pouvoirs publics, qui se préparent à l'organisation des Jeux Olympiques en 2024. Le "survol des sites sensibles" ou "le risque d'actions terroristes", alarment notamment le ministère de l'Intérieur. Policiers et gendarmes s'équipent peu à peu de systèmes de brouillage, mais selon un rapport récent, il faudrait aller beaucoup plus vite face à la multiplication des drones en France.
Autre phénomène, lié aux narcotrafiquants. Non seulement ils utilisent déjà des drones, dont certains de grande envergure, pour des transports de drogue, mais un autre usage a été récemment repéré. Dans le port du Havre, l'été dernier, les douaniers ont eu la mauvaise surprise d'être observés par un drone. "C'était un gros drone professionnel, qui a une valeur de 30 à 40.000 euros", témoigne l'un d'eux, "il nous espionnait à 10-15 mètres d'altitude".
Une nouvelle pratique qui met en alerte les professionnels, sachant que les trafiquants n'hésitent pas à menacer des employés du port, et que les drones pourraient permettre d'identifier physiquement les douaniers. Au Havre, le drone et son pilote avaient été interceptés. Les images des douaniers en action étaient transmises par l'appareil en direct, sur les téléphones portables de complices.
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