Karine Pialle a disparu de Maché (Vendée) le 27 mars.Mercredi, son mari, Michel Pialle, a été placé en garde à vue.TF1info revient sur le passé intriguant de cet homme de 51 ans.
Il est la dernière personne à avoir vu sa femme vivante, le lundi 27 mars 2023. Selon l'une des versions de Michel Pialle, sa femme, Karine Esquivillon épouse Pialle, est partie ce jour-là "précipitamment" alors qu'il était occupé à rechercher leur chat. À d'autres personnes, le quinquagénaire a raconté avoir entendu une voiture quitter la rue et avoir couru après. Sa voiture n'ayant d'ailleurs pas quitté leur domicile, elle aurait, selon lui, d’ailleurs pris un taxi ou un VTC pour filer.
Pourtant, les enquêteurs ont eu beau chercher, ils n’ont jamais trouvé la trace d’un moindre véhicule du genre sur la commune de Maché, en Vendée, où vivait le couple et les trois enfants qu’ils ont eus ensemble. Cet élément comme d'autres - le signalement tardif de la disparition, le 3 avril, les photos de la dune du Pilat que Karine aurait envoyées à sa fille quelques jours après sa disparition, ou le téléphone de la disparue retrouvé le 9 avril dans un fossé de Maché, sans SIM mais chargé - fait partie de ceux qui ont troublé les gendarmes.
Mercredi 14 juin, l’enquête a pris un nouveau tournant. Ouverte initialement le 17 avril pour "enlèvement et séquestration", celle-ci a en effet été élargie à des faits de "meurtre" et Michel Pialle, qui a toujours affirmé n’avoir "rien" à se "reprocher" soutenant que sa femme était partie volontairement, a été placé pour la première fois en garde à vue. TF1info revient sur le profil intriguant de cet homme.
Condamné à neuf reprises
Détenteur de plusieurs armes
Inscrit dans un club de tirs, Michel Pialle est également détenteur de plusieurs armes. Celles-ci ont été saisies par la police au cours d'une première perquisition.
Face aux caméras de Sept à Huit, Michel Pialle rapportait ainsi que les gendarmes avaient "tout fouillé, tout analysé" chez lui et qu’il avait vu toutes ses armes être saisies sans "aucun problème". "Je pense que je dois être la seule personne de France à être content d'avoir les gendarmes chez lui. C'est bête à dire, mais comme je sais que dans ce type d'histoires, c'est toujours sur le même que les soupçons se portent... allez-y, pas de problème", avait commenté alors le quinquagénaire.
Il répond sur le téléphone de Karine... après sa disparition
Interrogé ce jeudi par TF1, Christophe Kedzior, l’ex-mari de Karine Pialle et père de deux de ses enfants, estime qu'il est possible que Karine ait quitté le domicile de Maché d’elle-même, comme le soutient Michel Pialle. Toutefois, selon lui, elle n'aurait pas pu fait ça "sur un coup de tête". "Elle aurait prévenu des personnes proches", assure-t-il, comme l’a affirmé la sœur de Karine, Adélaïne Esquivillon sur notre chaîne.
Christophe Kedzior, comme d'autres, a d'ailleurs relevé plusieurs incohérences dans le discours de Michel Pialle dès le début de cette affaire. "On se doutait que par rapport aux incohérences, il y aurait peut-être une garde à vue. Ça ne veut rien dire. Pour moi, il est présumé innocent. J’attends les dires de la justice. On ne va pas incriminer qui que ce soit. C’est pas parce qu’il avait un passif judiciaire que ça en fait un assassin. Il faut dire ce qui est. Il n’y est peut-être pour rien du tout."
Christophe évoque pourtant un épisode pour le moins troublant, que lui a rapporté Thomas, l’un des fils qu’il a eus avec Karine. Quelques jours après la disparition de sa mère, ce dernier, majeur, aurait essayé de l’appeler sur son portable. Ne parvenant à la joindre via un appel téléphonique, il aurait utilisé une autre application et… serait tombé sur Michel ! "Michel lui a alors dit que cette application était partagée avec Karine et que voilà. Ce sont des éléments que la police connaît mais ça ne veut rien dire. Moi j’ai mon WhatsApp, je connais le code de téléphone de mon épouse. On ne peut pas se permettre d’incriminer aujourd’hui. Il faut rester très prudent par rapport à ça. Il n’y est peut-être pour rien."
Décrit par son ex-femme comme un mythomane
L’ex-femme de Michel Pialle dresse un sombre portrait de l’homme qui a partagé sa vie, avant et après le mariage en 1997, et avec lequel elle a eu deux enfants. Malorie* décrit son ancien compagnon comme un mythomane, qui lui assurait faire partie des "services spéciaux". "Il me dit être tireur d’élite, que c’est top secret, que personne n’est au courant", nous explique-t-elle. "Il me raconte ses missions, comment cela s’organise... Une foule de détails. Je n’en reviens pas, je me dis que je ne connais pas vraiment la personne avec qui je suis mariée."
Selon son ex-conjointe, Michel Pialle lui aurait ensuite laissé miroiter d'importantes rentrées d'argent grâce à "un projet de bornes interactives". Pas moins de "15 millions de francs", détaille-t-elle. L'homme se serait ainsi inventé une vie rêvée, faites de métiers incroyables et richesse, comme l’a pu faire par le passé le faux-médecin Jean-Claude Romand.
Jusqu'à ce coup de fil du père de Michel, qui révèle à Malorie* que tout cela n’est qu'affabulation, et qu’en réalité, son fils "parlait au téléphone tout seul", "qu’il a inventé le nom des gens" et que ces professions, il ne les a jamais exercées... "C’est comme si je reçevais un énorme coup de massue sur la tête, je n’arrive pas à réaliser ce qui nous arrive."
Le couple ne tient pas. L'ex-compagne porte plainte pour "abandon de famille" et "non-paiement de pension alimentaire", des faits pour lesquels Michel Pialle sera condamné. Une expertise psychologique réalisée dans le cadre du divorce relèvera alors "une fragilité psychologique" du sujet, "une histoire chaotique" et "parsemées d’échecs".
*Le prénom a été modifié