Un organisateur de lotos a été placé en garde à vue ce mardi à Bordeaux, soupçonné d'escroquerie en bande organisée.Il aurait détourné une grande partie des gains des événements qu'il animait.Il promettait pourtant de les reverser à des associations, comme vous le raconte le JT de TF1.
Dans la région bordelaise, tout le monde voyait Jojo comme un bienfaiteur. Ses lotos caritatifs attiraient les foules, avec à la clé des soirées qui se prolongeaient toujours sur la piste de danse, entraînant parfois des centaines de participants dans des madisons endiablés.
Près de 500 événements organisés
Seulement voilà, lors de la dernière soirée de Jojo, mardi 19 septembre, des enquêteurs se cachaient dans la foule avant d'intervenir pour le placer en garde à vue. Car l'animateur est soupçonné d'être un escroc. Alors, la désillusion est grande parmi les habitués. Sabine Chenu, animatrice dans une résidence senior, était présente ce soir-là, elle n'en revient pas. "On a vu les policiers débarquer. Du coup, après, j'ai vu tout ce qui s'est passé sur les réseaux. Moi, personnellement, je ne le crois pas", affirme-t-elle dans la vidéo du 13H de TF1 en tête de cet article.
Depuis 2013, Jonathan L., 32 ans, surnommé le "roi du loto", a sillonné la région bordelaise pour organiser près de 500 événements au profit d'associations. "Je pense que c'est quelqu'un qui a organisé pendant plusieurs années des lotos, parfois plusieurs fois par semaine, et qu'une partie des recettes allaient dans sa poche, tout simplement, et n'allaient pas au profit d'associations", explique Stéphane Pialat, chef du service central des courses et jeux de la police judiciaire.
Pourtant, certaines d'entre elles touchaient des sommes conséquentes. Par exemple, l'association des Pupilles des pompiers a reçu 30.000 euros à l'issue d'un loto, sans se douter que les gains étaient sans doute bien supérieurs. "Il signe un contrat et apparemment, tout n'est pas arrivé. Qu'a-t-il fait de cet argent ? À quoi il a servi ? Je ne sais pas. Il y a quelque part un engagement qui n'est pas tenu. Et puis là, ça touche une corde sensible. Ce sont des fonds qui sont destinés pour une association reconnue d'utilité publique et c'est au profit de nos orphelins et de nos familles. Voilà ce qui est surtout dommageable", déplore Christian Letellier, secrétaire général du Fonds d'entraide des sapeurs-pompiers.
Les enquêteurs estiment à près de cinq millions d'euros les bénéfices du trentenaire. Poursuivi notamment pour escroquerie en bande organisée, Jonathan L. reste toujours présumé innocent.