À Villeurbanne (Rhône), des tirs de mortier ont visé un immeuble.Des appartements ont brûlé et des habitants blessés doivent être relogés.À Toulouse aussi, les dégâts sont considérables, et les habitants désemparés.
En regardant la façade de leur immeuble, les habitants de Villeurbanne que nous avons rencontrés ce jeudi 29 juin au matin réalisent que le bilan aurait pu être beaucoup plus grave. Seulement quatre blessés légers sont à déplorer. Une dame a dû quitter son logement en pleine nuit. Elle est encore sous le choc. "Je ne sais pas si c'est de la colère ou de la sidération. Ces personnes, peu importe pourquoi elles l'ont fait. Qu'ils soient en colère, je peux le comprendre. Mais la colère n'est pas obligée d'aller bousiller la vie de familles qui n'ont rien demandé", témoigne-t-elle face à la caméra du 13H de TF1, dans le reportage visible en tête de cet article.
13 interpellations à Toulouse
Ilias était dans la rue lorsque l'incendie a commencé. C'est lui qui a appelé les pompiers. En attendant leur arrivée, il a tout fait pour réveiller les habitants. "Bravo, vous êtes un héros", lui lance une riveraine. Et l'intéressé de préciser sa démarche : "Voyant que ça ne faisait pas effet à tous les étages, on a commencé à rentrer étage par étage."
Le feu a démarré vers 1h du matin. Un groupe d'adolescents tirait avec des mortiers au pied de l'immeuble. "Un père de famille est sorti, leur a expliqué que des gens dormaient, que certains travaillaient le lendemain matin. Les [jeunes] ont mal pris la chose, bêtes et cons, ils ont commencé à tirer en direction du bâtiment. Ça a commencé par un début de feu sur un balcon", se souvient aussi Ilias.
35 personnes ont été relogées par la mairie. L'une d'eux est revenue ce jeudi matin récupérer des affaires pour son fils handicapé. Son appartement est désormais inhabitable. "Ceux qui ont fait ça, j'espère que le bon dieu ne leur pardonnera pas. Et leurs familles, c'est une éducation pourrie qu'elles leur donnent. Parce que tout ça vient des parents", gronde cette habitante.
À Toulouse, dans le quartier du Mirail, le marché s'installait ce matin au milieu de carcasses de voitures et des débris encore fumants. Mercredi soir, une cinquantaine de jeunes ont mis le feu à 20 véhicules. Les habitants espèrent un retour au calme. La police, de son côté, a interpellé 13 personnes dans la Ville rose.
Du côté de l'enquête sur la mort de Nahel, le policer de Nanterre va être présenté à un juge d'instruction et le parquet a demandé son placement en détention provisoire. "Ça prouve qu'on est dans un pays de droit, et heureusement", souligne un homme.