C'est un piratage inédit : des escrocs, encore non identifiés, ont réussi à piller les machines à sous de plusieurs casinos en France.Pour gagner presque à tous les coups, ils utilisent seulement une application installée sur leur téléphone portable.Le JT de TF1 s'est notamment rendu au casino d'Enghien (Val-d’Oise), qui a subi un gros préjudice.
Tenter sa chance devant une machine à sous, c'est certainement le jeu de hasard le plus prisé dans les casinos, qui en tirent d'ailleurs 80% de leurs recettes. À l'ouverture du casino d'Enghien-les-Bains (Val-d'Oise) ce lundi matin, les habitués ne dérogeaient pas à la règle. Sauf que depuis quelques années, des escrocs venus des pays de l'Est, très organisés, ont décidé d'en faire aussi leur terrain de jeu. Ainsi, l'an dernier, un homme a été surpris en flagrant délit de triche. Il a piraté une machine à sous et a empoché 12.000 euros. Mais, comment est-ce possible ?
Des casinos dépassés
Les machines à rouleaux, activées par un levier, appartiennent au passé. Désormais, les machines sont dotées d'un algorithme. Il suffit donc aux escrocs de se munir d'un simple smartphone avec une application frauduleuse, de détourner cet algorithme et de remporter le jackpot. Les casinos sont tous bien conscients de l'existence de cette fraude, mais ils sont dépassés par une technologie avancée et discrète.
Résultat, les voleurs parviennent même à augmenter la fréquence des gains. "En fait, ils arrivent à rentrer dans le logiciel de la machine et à modifier l'aléa qui est garanti par la machine à sous. Si vous arrivez à rentrer dans cette machine et que vous dites qu'elle n'est plus de 1 sur 100, mais de 50 sur 100, même si ça se joue sur 24 heures, si vous restez 2 heures, vous avez 50 fois plus de chances de gagner que la première fois", explique maître Christophe Dielis, avocat, spécialisé dans le domaine du droit des jeux de hasard au barreau de Bruxelles, dans la vidéo du JT de TF1 en tête de cet article.
D'autres voleurs ont opéré dans le casino d'Enghien, où la perte totale s'élève à 400.000 euros. Contacté par TF1, le groupe Barrière, qui exploite l'établissement, n'a pas souhaité répondre. Des établissements d'autres groupes ont, eux aussi, été victime de cette fraude ailleurs en France et en Europe. Ces voleurs internationaux sont d'ailleurs sous le coup d’une enquête menée depuis un peu plus d’un an par un juge d’instruction de Pontoise (Val-d’Oise) pour "escroquerie en bande organisée".
Les voleurs sont notamment repérés grâce aux nombreuses caméras de vidéosurveillance ou lorsqu'ils empochent des gains un peu trop régulièrement.