VIDÉO - Policiers tués à Roubaix : les moments forts de l'hommage national

Trois cercueils, et l’émotion de toute une profession réunie en mémoire de Manon, Paul et Steven, tués dimanche dernier dans l’exercice de leurs fonctions. Le président Emmanuel Macron leur a rendu hommage ce jeudi matin, aux côtés de CRS, de pompiers, de policiers municipaux et nationaux, lors d'une cérémonie qui s’est tenue dans la cour de l'École nationale de police de Roubaix (Nord).

"A la vue de vos trois cercueils, il n’existe que la sidération devant l’injustice et l’absurde", a déclaré le chef de l'Etat lors de son discours, appelant au respect de "tous ceux qui risquent leur vie et parfois la perdent pour en sauver tant d'autres". Les trois agents de police ont été tué à Villeneuve-d'Ascq (Nord), dans une collision avec un véhicule roulant à contre-sens conduit par un homme fortement alcoolisé et positif au cannabis, lui-même mort dans l'accident.

Manon (24 ans), la plus jeune, venait tout juste de sortir de l’école de police. Paul (25 ans) allait être père dans quelques mois. Quant à Steven (25 ans), il était l’heureux papa d’un enfant d’un enfant de 12 mois. Un autre hommage leur a été rendu au même moment à Cambrai (Nord), où deux d’entre eux avaient grandi et fait une partie de leurs études. L’incompréhension domine dans la foule, où amis, proches et simples citoyens étaient réunis pour manifester leur soutien aux victimes. 

"On dirait que c’est notre petit-fils. Ça aurait pu… C’est une catastrophe, c’est impensable", témoigne, au bord des larmes, une riveraine, dans le reportage de TF1 en tête de cet article. "On n’a pas le droit de mourir à cet âge-là, surtout dans l’exercice de ses fonctions. En plus, il portait secours à une jeune fille. Aidant, c’était lui, vous voyez, aidant", réagit  de son côté une connaissance de l’une des victimes. 

Depuis le début de la semaine, des habitants de Roubaix ont fleuri le commissariat où travaillaient les trois agents de police. Leurs collègues, encore sous le choc d’une disparition si soudaine, ont pris anonymement la parole de manière à respecter leur devoir de réserve. "Ils étaient extraordinaires au quotidien. Ce sont des collègues qu’on appréciait tous", confie, très ému, l’un d’eux. 

"Ce qu’on veut vraiment, c’est que les familles comprennent qu’on est touchés et qu’on comprend que pour eux c’est hyper difficile, poursuit-il. J’ai vu des parents détruits. Il y a une maman qui a dû expliquer à son enfant d’un an que le papa ne rentrera plus à la maison." Ces quinze dernières années, douze membres des forces de l’ordre sont décédés dans des circonstances similaires au drame de dimanche dernier.