VIDÉO - "Prédateur des bois" : un portrait-robot génétique a permis de confondre ce violeur insaisissable

Laetitia Asgarali Dumont | Reportage : Georges Brenier, Jean-Yves Mey
Publié le 17 décembre 2022 à 9h42

Source : JT 20h WE

Un homme qui avait violé cinq adolescentes entre 1998 et 2008 restait introuvable.
Le "Prédateur des bois" vient d'être confondu par la police, après 24 ans d'enquête.
C'est en retraçant l'ADN de son arbre généalogique que les enquêteurs l'ont identifié.
Le 20H Week-end vous raconte cette enquête inédite, en collaboration avec le FBI.

Cold Case. Un succès pour les équipes de la police scientifique. Grâce à un "portrait robot génétique", un homme de 62 ans a pu être arrêté par la police judiciaire. Il aurait violé cinq adolescentes âgées de 15 à 19 ans, entre 1998 et 2008, en Charente-Maritime et en Ile-de-France. Depuis près de 24 ans, celui qu'on surnommait le "Prédateur des bois", restait introuvable, et les appels à témoins ne donnaient rien. Bruno L. vivait en couple en région parisienne, sans enfant et avec un casier judiciaire vierge. Il n'avait jamais éveillé le moindre soupçon.

L'aide inattendue du FBI américain

L'ADN du violeur présumé avait été retrouvé sur les cinq scènes de crimes, mais sa trace ne figurait dans aucun fichier de police. Depuis quelques années, les scientifiques peuvent effectuer des rapprochements avec d'infimes portions de notre ADN, en cherchant très loin dans notre arbre généalogique. C'est le principe de l'ADN parentèle, qui permet de trouver un parent même éloigné à partir d'un fragment d'ADN.

D'après l'expert interrogé dans le reportage vidéo en tête de l'article, une minuscule empreinte permet de dresser un portrait robot génétique d'un éventuel suspect. "La personne à qui appartient cet ADN à un certain taux de chance d'avoir les yeux bleus, verts, marrons, etc. Elle a X pourcents de chance d'être châtain, blonde ou rousse. Et en fonction de ces éléments, on peut faire ce qu'on appelle un portrait robot génétique. Cela a déjà marché, il y a déjà eu des correspondances de profils avec des personnes que l'on recherchait. Cela a déjà permis d'orienter une enquête. Ça peut marcher", analyse Guillaume Groult, membre du syndicat national indépendant des personnels techniques et scientifiques de la police.

L'ADN du violeur présumé a fini par parler grâce au travail des enquêteurs, et a un coup de main du FBI. Le suspect avait un ascendant connu des fichiers de la justice américaine. Les autorités ont fouillé dans leurs bases de données, et ont fourni une liste de noms de potentiels parents du "Prédateur des bois". La Police judiciaire a ensuite épluché leurs profils un par un pour finalement cibler le suspect.

Pour la scientifique Eveline Heyer, ces incroyables avancés ADN aideront à élucider les "cold case", ces affaires non résolues. "L'ADN c'est une extraordinaire machine à remonter dans le temps. Votre ADN n'appartient pas qu'à vous, vous le partagez avec vos apparentés. Il faut se rappeler qu'on est tous cousins, donc de toute façon, on partage tous des bouts d'ADN. Avec ces nouveaux calculs, on arrive à préciser ces relations de parenté ", assure la professeure d'anthropologie générique au Muséum d'Histoire Naturelle.

En garde à vue, le suspect n'a reconnu qu'une partie des viols dont il est soupçonné. L'enquête est loin d'être terminée, car les policiers vont désormais fouiller dans le passé de cet homme. Aujourd'hui sous les verrous, il risque vingt ans de prison.


Laetitia Asgarali Dumont | Reportage : Georges Brenier, Jean-Yves Mey

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