Le 4 août dernier, Mégane, jeune femme de 29 ans, était violée et torturée à Cherbourg.Une agression d'une violence inouïe qui avait obligé les médecins à la placer près d'un mois dans le coma.Alors que la jeune femme est toujours hospitalisée, son père a accepté de témoigner dans le 20H de TF1 et de raconter la difficile reconstruction physique et psychologique de sa fille.
C'est un homme en colère qui s'adresse aux caméras de TF1. Ludovic Loir, le père de la jeune femme victime début août à Cherbourg d'un viol avec tortures, a décidé de donner des nouvelles de sa fille, avec son accord. Pour qu'on ne l'oublie pas, mais aussi pour dénoncer une justice qui ne tourne pas toujours très rond, et une administration souvent indifférente.
En attendant, lui et sa famille doivent tenir le coup, pour Mégane. "C'est moralement extrêmement dur, mais notre principale préoccupation, c'est notre fille", affirme-t-il dans la vidéo dun 20H en tête de cet article. La jeune femme, toujours hospitalisée, "se remet tout doucement". "Mégane est sortie du coma, donc c'est déjà une grande victoire, puisqu'elle a quand même été entre la vie et la mort pendant quelques semaines. C'est un état qui reste malgré tout préoccupant au regard des blessures physiques qu'elle a subies, et puis psychologiques évidemment. Ça risque de prendre beaucoup de temps", fait-il savoir.
S'il avait été derrière les barreaux, ma fille ne serait pas à l'hôpital à l'heure actuelle avec les dégâts qu'on connait.
Père de Mégane
L'agresseur présumé, tout juste majeur, a été mis en examen et écroué début août à Caen pour le "viol accompagné de tortures ou actes de barbarie" de cette jeune femme. Le père de Mégane espère "qu'il prendra le maximum". Mais il a une crainte, "qu'il ressorte et qu'il recommence".
D'où son aigreur : "C'est quelqu'un qui est déjà connu de la justice avec 17 condamnations à son actif, donc un casier judiciaire bien rempli. Et c'est quelqu'un qui se promenait en toute impunité dans les rues. S'il avait été derrière les barreaux, ma fille ne serait pas à l'hôpital à l'heure actuelle avec les dégâts qu'on connait", déplore-t-il.
Une vie détruite, celle de sa fille, et "combien d'autres encore en liberté ?", s'interroge-t-il, avec à chaque fois des victimes potentielles. "Il faut une réelle prise de conscience du gouvernement pour faire bouger les lignes. Là, on a touché à la barbarie, à l'horreur totale. Qu'est-ce qu'on attend pour garder ces gens-là sous les verrous ?", s'insurge le père de famille.
Ludovic Loir regrette également l'absence d'accompagnement durant les dix jours qui ont suivi le drame, lorsque sa famille s'est retrouvée livrée à elle-même. "Si ça se reproduit et ça se reproduira, il faut que les familles des victimes ne soient pas laissées dans l'oubli, qu'on ne tombe pas dans l'oubli, en disant : 'leur gamine est à l'hôpital, eux vont gérer'. On ne gère pas dans ces cas-là, je peux vous dire qu'on ne gère pas. On est complétement à la rue et on ne sait pas où aller", s'agace-t-il, ajoutant : "Quand ça vous tombe dessus, déjà, vous êtes complétement à plat. Moralement, physiquement, vous êtes rincé par ce qui vous arrive, vous ne comprenez pas et vous vous dites : 'mais qu'est-ce qu'on fait maintenant ?'", souligne-t-il.
Le père de Mégane garde malgré tout le moral, pour deux. Mais il le sait, sa fille, en convalescence, se bat chaque jour pour aller mieux. "C'est une jeune femme qui est courageuse, battante et il y a une réelle volonté de sa part de s'en sortir", témoigne-t-il avec fierté. "Elle va se battre de toute façon Mégane. Et on sera derrière elle pour la soutenir", conclut-il.