Gendarmes tués dans le Puy-de-Dôme : la veuve d'une des victimes témoigne

TF1 | Reportage Sophie Chevallereau, Alix Ponsar
Publié le 11 mai 2022 à 13h11

Source : JT 20h Semaine

En décembre 2020, trois gendarmes ont été tués dans le Puy-de-Dôme par un forcené.
Des proches, dont Séverine Morel, veuve du gendarme Cyril Morel, ont décidé de déposer plainte contre X.
Ils accusent les autorités de "les avoir envoyés à la mort".

"On les envoie à la mort, clairement !" Séverine Morel, veuve du lieutenant-colonel Cyrille Morel, en est persuadée, le décès de son mari aurait pu être évité. Le soir du 22 décembre 2020, à Saint-Just dans le Puy-de-Dôme (Auvergne-Rhône-Alpes), les gendarmes interviennent sur ce qu'ils pensent être un différend familial. Ils découvrent une femme réfugiée sur le toit de sa maison. Le mari, armé, menace de la tuer. Moins de deux heures plus tard, il abat trois gendarmes.

"Il faut faire votre deuil"

Dans sa plainte, Séverine Morel dénonce le manque de communication entre la hiérarchie, informée selon elle de la dangerosité du tueur, et les équipes sur place. "Quand ils interviennent, ils ne savent pas que l'homme est armé, mais on continue l'intervention alors qu'on sait que le forcené est très armé, plus que nos gendarmes", déplore celle qui attend des explications. 

À partir de 21h51, le soir du drame, la femme menacée par son mari envoie plusieurs messages à la gendarmerie et affirme qu'il est "très armé", muni "entre autre d'un AR-15" et "entraîné pour tuer". L'AR-15, un fusil d'assaut, n'est mentionné par le centre opérationnel aux équipes sur place qu'à 22h21, soit une demi-heure plus tard.

Trop tard pour les familles des victimes, qui estiment que la gendarmerie doit revoir son mode de fonctionnement dans de telles affaires et pointent des équipements trop légers et des renforts intervenus trop tardivement. Me Gilles-Jean Portejoie, avocat de la famille du lieutenant-colonel Cyrille Morel, explique dans notre reportage en tête de cet article qu'il n'y a pas de volonté de vengeance, ni d'animosité, mais une volonté d'exemplarité. "On veut tout simplement que ça ne se reproduise pas" martèle-t-il. 

Les familles des victimes espèrent une reconstitution. "On nous a juste dit : 'Il faut faire votre deuil' [...] On ne peut pas laisser tomber. Mes enfants posent des questions. Ils demandent", se lamente Séverine Morel. Contactée, la gendarmerie n'a pas souhaité s'exprimer.


TF1 | Reportage Sophie Chevallereau, Alix Ponsar

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