Agressions, horaires, salaires... le ras-le-bol des agents de sécurité

TF1 | Reportage : Ignacio Bornacin, Joseph Lacroix-Nahmias, Sophie Hernandez
Publié le 24 mai 2022 à 11h30, mis à jour le 24 mai 2022 à 11h37

Source : JT 20h Semaine

Un agent de sécurité a été tué lundi à l’ambassade du Qatar à Paris.
Un drame qui met en lumière la difficulté de ce métier, dangereux et mal payé.
La profession a prévu de manifester ce mardi 24 mai.

C’est la deuxième agression en à peine dix jours. Celle-ci a été mortelle. Ce lundi matin, un agent de sécurité de l’ambassade du Qatar a été frappé à mort. L’alerte a été donnée par une femme de ménage. L’auteur présumé des coups a été interpellé. Il est en garde à vue. Ces agressions ultra-violentes ne surprennent presque plus dans la profession tant les vigiles semblent être devenus des cibles. 

"J’ai perdu une partie de ma vie"

L'homme qui témoigne anonymement dans le reportage de TF1 en tête de cet article a été agressé en 2016. Depuis, il se dit incapable de travailler. "Être agent de sécurité, pour moi, c’est fini. Je ne pourrai jamais", explique-t-il aujourd’hui. "Si c’est pour avoir peur... Ma femme, elle va me dire : 'non, reste à la maison, c’est mieux'."

Il assurait la sécurité dans un centre commercial de l'Essonne quand, pendant sa ronde, un individu s’en était pris à lui sur le parking. Sans aucune raison, dit-il. "Je me suis retourné, j’ai vu le mec arriver. J’ai entendu seulement : 'Tu vois, maintenant, je suis là.' J’ai pris des coups de poing en pleine figure, à la lèvre… Sept points de suture. Depuis, j’ai des douleurs de tête en permanence. J’ai perdu une partie de ma vie." Son agresseur n’a jamais été retrouvé.

Le phénomène prendrait de l’ampleur. Au mois de mars, une agression ultra-violente est filmée dans un centre commercial à Paris. L’agent, tombé dans le coma, a fini par se réveiller mais reste hospitalisé.

"Il faut que les salaires suivent"

Préparer aux scènes les plus violentes est devenu une priorité dans les centres de formation. Essentiel, le métier n'en demeure pas moins dangereux. Mais avec des horaires décalés et un salaire bas, il reste peu attractif. "Malheureusement, en grande majorité, les agents de sécurité gagnent le Smic", relève Tibor Vass, le directeur de l’Institut Français de Sécurité (IFS). "Si on veut que ça devienne un métier attractif, il faut que les salaires suivent." 

Depuis 2017, les agents de sécurité peuvent être formés au maniement des armes à feu. Une première avancée, estiment certains. Insuffisant, répondent d'autres. La profession prévoit de manifester mardi 24 mai pour revendiquer de meilleures conditions de travail et une meilleure rémunération, d’au moins 2000 euros net par mois.


TF1 | Reportage : Ignacio Bornacin, Joseph Lacroix-Nahmias, Sophie Hernandez

Tout
TF1 Info