REPORTAGE - Décès d'une spéléologue : les habitants de Sassenage entre tristesse et incompréhension

par La rédaction de TF1info | Reportage C. Buisine, J. Chaize
Publié le 6 mai 2022 à 13h01, mis à jour le 6 mai 2022 à 17h08

Source : JT 13h Semaine

Une spéléologue a été retrouvée morte en Isère, jeudi.
Elle accompagnait un groupe de collégiens lors d'une sortie dans une grotte lorsqu'ils ont été surpris par une brusque montée des eaux.
Le 13H de TF1 s'est rendu sur place à la rencontre des habitants.

Ce vendredi 6 mai au matin, à l'entrée de la grotte des cuves de Sassenage, le torrent est toujours d'une grande violence. La veille, une subite montée des eaux a coûté la vie à une spéléologue chevronnée. Sabine Lorne, âgée de 55 ans, était mère de trois enfants. Elle venait de secourir in extremis une collégienne en difficulté quand elle a été emportée par le courant.

Une classe de 28 collégiens de 5ème de l'agglomération grenobloise était en visite dans les cuves lorsqu'ils ont été bloqués par une crue exceptionnelle. Toute la journée de jeudi, spéléologues du Secours français, pompiers et gendarmes de haute montagne sont intervenus pour éviter le pire. Ils ont évacué, sains et sauf, tous les collégiens, qui étaient répartis en quatre groupes. Deux guides et une enseignante sont toutefois restés piégés. Les secours ont finalement découvert le corps sans vie de la spéléologue.

"Ce n'est pas très conseillé de faire des visites quand il y a des pluies comme hier"

"On pense que la guide - qui était aguerrie, qui depuis 30 ans connaissait les cuves - a dû glisser ou tomber dans l'eau, ou vouloir monter un peu plus haut, et elle est partie avec l'eau. Quand on voit la puissance qu'il y avait hier soir... Je suis monté à 23h, je n'avais jamais vu ça", explique Christian Coigné, le maire de Sassenage (Isère).

"Quand il y a des grosses crues, c'est souvent que les cuves se remplissent très vite. Et ce n'est pas très conseillé, normalement, de faire des visites quand il y a des pluies comme hier", souligne par ailleurs Adrien Battimanza, un ancien guide.

Dans la commune, les habitants sont partagés entre tristesse et interrogation. "C'est quelques chose qui doit faire plaisir et, manque de pot, ça finit mal. C'est malheureux", réagit un homme. Un autre abonde, mais souligne qu'un drame plus important a probablement été évité : "c'est dramatique mais ça aurait pu être beaucoup plus grave s'il y avait eu des enfants également bloqués dans les retenues d'eau". Une femme, elle, se rappelle avoir vu passer le groupe. "Mais je pensais qu'ils allaient pique-niquer. Je n'ai pas pensé qu'ils rentraient dans les cuves. Surtout à cause du temps".

Vendredi, une cellule psychologique a été mise en place au collège du Grésivaudan, à Saint-Ismier, l'établissement des collégiens que la victime accompagnait. Le parquet de Grenoble a ouvert une enquête sur les circonstances de l'accident.


La rédaction de TF1info | Reportage C. Buisine, J. Chaize

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