BATAILLE JUDICIAIRE - Selon la plus haute juridiction administrative, la décision d'arrêt des soins prise par le CHU de Reims et contestée par les parents de Vincent Lambert était légale. Après cette confirmation du Conseil d'État, ils ont déposé un recours devant la Cour européenne des droits de l'Homme (CEDH).
C'est une nouvelle étape franchie dans le feuilleton judiciaire Vincent Lambert. Le Conseil d'État a validé mercredi 24 avril la décision médicale d'interrompre les traitements contre l'avis des parents de ce patient tétraplégique de 42 ans en état végétatif depuis dix ans, devenu symbole du débat sur la fin de vie en France. La plus haute juridiction administrative a estimé que la décision collégiale d'arrêt des soins, prise le 9 avril 2018 par le CHU de Reims pour faire cesser ce qu'il qualifiait d'"acharnement thérapeutique" et d'"obstination déraisonnable" et contestée par une partie de la famille, était légale.
"Cette décision était prévisible, je ne vois pas très bien comment le Conseil d'État pouvait faire autrement, puisque l'état de Vincent s'était sensiblement dégradé, qu'il n'y avait rien d'autre comme élément nouveau", a commenté auprès de l'AFP le neveu du patient, François Lambert. Mais la décision du Conseil d'État ne marque toutefois pas l'épilogue de cette bataille judiciaire entamée il y a six ans sur le maintien ou non en vie de l'homme victime d'un accident de la route le 29 septembre 2008.
La fin d'une longue bataille judiciaire ?
Sur "des fondements juridiques différents", les parents ont déposé deux nouveaux recours devant la Cour européenne des droits de l'Homme (CEDH) et le Comité international de protection des droits des personnes handicapées (CIDPH) de l'ONU après la confirmation d'une interruption des traitements de leur fils. "La décision du Conseil d'État n'est donc pas définitive et la décision de provoquer la mort de Vincent Lambert ne peut pas être exécutée", écrivent Mes Jean Paillot et Jérôme Triomphe.
Catholiques farouchement opposés à l'euthanasie passive, les parents de l'ancien infirmier psychiatrique, cloué sur un lit d'hôpital, s'étaient tournés vers le juge des référés du Conseil d'État. La haute juridiction avait en 2014 déjà donné son feu vert à l'arrêt des soins, à la suite d'une expertise confiée à un collège d'experts. Il avait jugé que l'état végétatif était "irréversible". En juin 2015, la Cour européenne des droits de l'Homme s'était elle-même prononcée pour un arrêt des traitements.
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