Viol et meurtre d'Elodie Kulik : Willy Bardon renvoyé aux assises

M.v
Publié le 13 avril 2018 à 17h12, mis à jour le 18 avril 2018 à 19h35
Viol et meurtre d'Elodie Kulik : Willy Bardon renvoyé aux assises

Source : AFP

DÉCISION - La justice ne rouvrira finalement pas l’instruction sur le meurtre d’Elodie Kulik, en 2002 dans la Somme. Une lettre anonyme envoyée récemment au parquet avait reporté l'éventuel renvoi aux assises du principal suspect. Les magistrats ont décidé de ne pas l'exploiter : Willy Bardon sera donc jugé pour le viol et le meurtre de la jeune femme.

L'interminable attente pour le père d'Elodie Kulik touche à sa fin. Les magistrats de la chambre de l’instruction de la cour d’appel d’Amiens ont décidé ce vendredi de renvoyer le principal suspect, Willy Bardon, devant les assises pour l'enlèvement, la séquestration, le viol et le meurtre de la jeune femme en 2002. 

Cette décision avait été mise en suspens début mars à la suite d'une lettre anonyme envoyée au parquet général après la diffusion en janvier d'un reportage de TF1. Dans sa missive, l'auteur désignait une tenancière de bar qui, selon lui, avait des informations sur l'affaire.  La justice a décidé que les éléments contenus dans cette lettre n'apportaient finalement rien de nouveau et de ne pas rouvrir l'enquête. 

"C'est la consécration de seize ans d'efforts, à savoir le renvoi du seul suspect survivant devant la cour d'assises. Il y aura donc un procès, mon client est content et soulagé, c'est ce qu'il espérait depuis des mois et des années", a réagi Me Didier Robiquet, l'avocat du père de la victime, Jacky Kulik. La défense de Willy Bardon a quant à elle cinq jours pour se pourvoir en cassation. 

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Seize années d'attente pour la famille

Le corps d'Elodie Kulik, directrice d'agence bancaire de Péronne (Somme), avait été retrouvé en partie calciné par un agriculteur en janvier 2002 dans un champ près de Tertry.  Avant de mourir, la jeune femme de 24 ans avait réussi à appeler les secours, qui avaient distingué derrière ses cris deux voix d’hommes au fort accent picard. Un préservatif usagé et des mégots avaient été trouvés près du cadavre, ce qui avait permis de relever une empreinte. Mais l’ADN n’apparaissait pas dans le Fichier national automatisé des empreintes génétiques (FNAEG), l’auteur auquel il appartenait n’ayant visiblement jamais eu affaire aux services de police et de justice. Il faudra attendre dix ans pour que l’enquête s’accélère après une recherche en parentèle. Cette technique consiste à comparer l'ADN retrouvé sur une scène de crime avec des ADN proches présents dans les fichiers, susceptibles d'être issus de la même parenté.

Les gendarmes avaient alors réussi à remonter la trace d’un suspect, Grégory Wiart. Mais le sort s'acharnait sur l'enquête puisque le jeune homme était décédé dans un accident de voiture. Les enquêteurs avaient néanmoins décidé d'exhumer son corps et l’ADN avait "matché". Ils avaient ensuite tenté d'identifier le deuxième suspect. Après le placement en garde à vue en janvier 2013 de sept amis de Grégory Wiart, six d'entre eux avaient cru reconnaître la voix de Willy Bardon. En écoutant l’enregistrement sonore, Willy Bardon lui-même avait reconnu devant les enquêteurs que cette voix ressemblait à la sienne. Avant de se rétracter et de nier toute implication. L’homme avait été mis en examen pour séquestration, viol et meurtre et placé en détention provisoire. En avril 2014, il était sorti de prison sous surveillance électronique. Le 6 avril 2017, les juges d’instruction décidaient de son renvoi devant les assises. Ses avocats avaient fait appel. 

La suite vient de s'écrire ce vendredi. Après seize années d'une vie passées à tenter de retrouver les meurtriers de sa fille, Jacky Kulik peut espérer un procès. 


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