EXTRAIT - Interrogé par TF1 le visage dissimulé, le fonctionnaire travaille dans les quartiers nord de Marseille. Et explique que les dealers "n'hésitent plus à s'armer et à tirer" sur la police.
Les décès par balles se multiplient à Marseille ces dernières semaines, et certaines victimes sont particulièrement jeunes. Une flambée de violence qui intervient sur fond de trafic de drogue, essentiellement dans les quartiers nord de Marseille.
À TF1, un policier qui officie dans ces cités explique, le visage dissimulé, que les criminels, désormais, "barricadent les cités." Et pour que les forces de l'ordre "ne passe pas", les trafiquants érigent "des murs de parpaings, des blocs de béton".
Un témoignage issu de l’enquête du 20H de TF1 en tête de cet article, une immersion au cœur des quartiers nord de Marseille.
Le fonctionnaire précise aussi que lorsque les agents entrent dans ces quartiers, les guetteurs, parfois, "referment derrière nous et on se retrouve rapidement encerclés. Ils n'hésitent plus désormais à s'armer, à nous tirer dessus."
Ces guetteurs, justement, sont recrutés jeunes, et dans toute la France. "Maintenant, il y a des offres d'emplois sur Snapchat et d'autres réseaux sociaux. Et ça paye bien. En discutant avec des jeunes qui viennent de Paris, on nous dit qu'à Marseille, c'est beaucoup mieux payé. Donc ils préfèrent venir ici au soleil", poursuit le policier au micro de TF1.
Les guetteurs "n'ont pas peur"
Souvent déscolarisés, parfois âgés de 14 ou 15 ans, ces guetteurs "n'ont pas peur" des fusillades qui ponctuent le quotidien des dealers marseillais. Le fonctionnaire que nous avons interrogé se fait ainsi l'écho de la réponse d'un de ces jeunes : "On préfère gagner 5000 euros par mois que de faire ce que vous faites, se lever le matin et aller travailler". Car ce trafic de cannabis nous assure l'agent de police, rapporte des millions d'euros par mois à chaque cité.
Emmanuel Macron se rendra à Marseille mercredi, en compagnie de plusieurs ministres, pour annoncer un grand "plan Marseille", interministériel, portant notamment sur les questions de sécurité, de rénovation urbaine, de logement et d'éducation, dont la rénovation des écoles.
Cette initiative vise aussi à répondre aux violences qui secouent la cité phocéenne, où se multiplient les règlements de comptes dans les quartiers touchés par les trafics de drogue. Le week-end du 21 et 22 août, quatre jours après la mort d'un adolescent de 14 ans, encore trois hommes ont été tués.
Sur le
même thème
Tout
TF1 Info