RÉACTIONS - Après que le ministre de l’Intérieur a annoncé des mesures pour améliorer la déontologie des forces de l’ordre, comme l’interdiction des prises par le cou, les syndicats policiers se disent "dubitatifs".
Le ministre de l’Intérieur s’est exprimé lundi 8 juin lors d’une conférence de presse sur "la question du racisme et de la mise en cause des forces de l'ordre", deux jours après des manifestations contre les violences policières ayant rassemblé en France plus de 23.000 personnes. Christophe Castaner a notamment annoncé l’interdiction de la méthode d’interpellation dite "de l'étranglement", une mesure qui a particulièrement fait réagir les syndicats de police.
"On est dubitatifs sur l'ensemble des déclarations du ministre et notamment sur la suppression de la technique d'étranglement", a ainsi déclaré à l'AFP Frédéric Lagache, délégué national du syndicat des gardiens de la paix, Alliance. "Dès lors qu'elle est faite dans un court instant, c'est la seule technique qui permette aux agents de maîtriser un individu dont le poids est supérieur", observe-t-il. "Sinon, on en sera réduit au combat de rue ou à l'utilisation du taser", ajoute-t-il.
"Comment va-t-on faire ?"
Yves Lefebvre, secrétaire général du syndicat Unité SGP Police, décrivant cette technique comme "efficace et malgré tout protectrice de l’individu intercepté", fait part dans les colonnes de Libération de la même perplexité. "Demain, comment va-t-on faire pour interpeller une personne qui prend la fuite, refuse d’être maîtrisée et menottée ? Tant qu’on n’a pas quelque chose pour la remplacer, la disparition [de cette technique] est inenvisageable."
Jeudi 11 juin, Christophe Castaner doit rencontrer les syndicats. "Si jeudi on nous dit qu'on la remplace par une meilleure technique d'intervention, on sera preneur, déclare par ailleurs Yves Lefebvre à l’AFP. Mais il faudra des mois, voire des années avant que tout le monde y soit formé", souligne-t-il.
"Un monde de bisounours"
Pour lui, l’abandon de cette prise relève donc surtout d’un effet d’annonce. Une remarque que fait aussi le secrétaire général de l'Unsa-Police : "Il y a les annonces politiques et le réalité du terrain. On dirait que l'on vit dans un monde de bisounours où tout le monde est gentil sauf les policiers qui sont méchants", raille Philippe Capon.
Autre mesure annoncée par le ministre de l’Intérieur : la suspension d’agents pour chaque « soupçon avéré » d’actes ou de propos racistes. Elle inquiète Olivier Hourcau, numéro 2 du syndicat Alliance, qui craint des suspensions fondées sur des rumeurs : "Pour nous, le terme de 'soupçon', ce n’est pas acceptable", dit-il dans un entretien accordé à 20 Minutes. "Soit les faits sont avérés et la procédure de suspension est enclenchée, soit ce n’est pas le cas et les policiers ont, comme tout citoyen, le droit à la présomption d’innocence."

"Cette mesure de suspension s’impose, cela va de soi", commente de son côté Yves Lefebvre auprès de Libération. "Nous devons montrer que la police n’accepte pas d’avoir en son sein des personnes racistes et que nous sommes là pour protéger nos concitoyens quelles que soient leurs origines." Le syndicaliste regrette cependant que Christophe Castaner n’ait pas réaffirmé "que l’immense majorité des policiers ne sont pas racistes et sont républicains".
"Toutes les annonces ne sont pas contestables, en particulier celles participant à la lutte contre le racisme, mais on a le sentiment d'être des victimes expiatoires. On sent une fébrilité du politique", remarque pour sa part Patrice Ribeiro, secrétaire général du syndicat Synergies-Officiers.
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