Vitesse, affaissement de voie ou défaillance technique : pourquoi les TGV déraillent ?

Publié le 5 mars 2020 à 12h04, mis à jour le 5 mars 2020 à 12h09
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Source : TF1 Info

PRÉCÉDENTS - Après que plusieurs wagons d'un TGV reliant Strasbourg à Paris sont sortis des rails, jeudi 5 mars, voici cinq problèmes techniques ayant déjà fait sortir des trains à grande vitesse de leurs voies.

Même si c'est rare, le TGV Strasbourg-Paris n'est pas le premier train à dérailler. Les raisons de cet accident, qui a causé jeudi 5 mars une vingtaine de blessés dont un, le conducteur, grièvement, laissent comprendre qu'il est dû à l'affaissement du terrain. Une enquête interne a été diligentée pour faire toute la lumière sur ce déraillement. 

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D'une façon générale, depuis son lancement en 1981, le TGV a rarement été touché par ce type d'accident. Différentes explications sont cependant à l'origine des quelques sorties de voie survenues jusqu'ici. En voici un aperçu.

Vitesse dans un virage

La vitesse a été pointée dans l'accident (le premier mortel impliquant un TGV en France) survenu le 14 novembre 2015 près d'Eckwersheim dans le Bas-Rhin, lors du test de la nouvelle ligne Paris-Strasbourg. Au moment du drame, le train s'était engagé à vive allure (243 km/h) dans un virage serré sur un pont. Son freinage tardif s'est soldé par une sortie de voie. 

Le bureau d'enquêtes sur les accidents de transport terrestre (BEA-TT) avait expliqué le déraillement par "un freinage inapproprié", résultant lui-même d'une série de causes : "une stratégie de freinage inadaptée", "une incompréhension entre le cadre transport traction (CTT) et le reste de l’équipage sur les modalités de freinage", "un appel interphonique pendant le freinage qui a perturbé le CTT".

Affaissement de voie

A l'instar du Strasbourg-Paris, le TGV reliant Valenciennes à Paris avait déraillé dans les environs d'Amiens le 21 décembre 1993, en raison d'un affaissement de la voie ferrée. Le terrain s'était dérobé après de fortes pluies de façon "très brutale et très locale", formant "un trou d'une longueur de sept mètres et d'une largeur de quatre mètres", avait précisé la SNCF à l'époque. Cette voie avait été construite au dessus d'une ancienne galerie datant de la Première guerre mondiale et qui n'avait pas été détectée. Le train était lancé à pleine vitesse, à 300 km/h, au moment de l'accident mais seul un blessé léger a été à déplorer sur les 200 passagers.  

Objet sur la voie

Un bloc de béton, tombé accidentellement sur les rails, avait fait dérailler un TGV reliant Lyon à Grenoble en février 1988. Le train, lancé à 150 km/h, était sorti de sa voie sans faire de blessé. Par mesure de sécurité, les abords des voies censées être exposées à des chutes d'objets ou des éboulis sont protégés par des filets et des grillages. 

Défaillance électronique

Un TGV reliant Annecy à Paris a déraillé à 270 km/h à l'entrée de la gare de Mâcon le 14 décembre 1992, en raison d'un problème électronique. Les roues étaient restées bloquées après un freinage opéré pour franchir des aiguillages. Techniquement, le bogie (un ensemble sur lequel est fixé l'essieu et les roues) est resté bloqué à cause d'une carte informatique défaillante. Le freinage n'a donc pas été relâché et, avec la surchauffe, la roue est sortie du rail. Aucun blessé n'avait été à déplorer parmi les passagers, mais 25 personnes qui attendaient sur le quai avaient été légèrement touchées par les pierres et les graviers éjectés des voies.  

Rail cassé

Un TGV Paris-Hendaye avait déraillé près de Dax le 31 octobre 2001 à cause d'un rail cassé. Sur les dix voitures ayant quitté la voie, seule la motrice arrière (inoccupée) s'était couchée.  L'accident avait fait cinq blessés légers souffrant de contusions et de coupures dues aux bris de glace. Ce déraillement était survenu à 130 km/h sur une voie classique.  


Laurence VALDÉS

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