VIDÉO - Amende non payée : attention à ce SMS qui tente de vous piéger

Même si vous avez l'habitude de supprimer ce genre de message dès qu'il arrive sur votre téléphone, ce nouveau SMS pourrait retenir votre attention. "J'ai reçu un message me rappelant que je n'avais pas payé une amende de stationnement de 35 euros. Au début, j'ai quand même cherché dans ma tête, et puis je me suis dit que non, ce n'était pas à moi", raconte une passante dans le reportage du 20H de TF1 ci-dessus. Sur son écran de téléphone, un avertissement d'apparence crédible, se revendiquant de l'Agence nationale de traitement automatisé des infractions (ANTAI) : il mentionne "un retard de paiement" et propose de consulter son "dossier d'infraction" via un lien internet. 

"Il fallait que je clique sur un bouton 'Confirmer votre amende'", se souvient une autre victime. "Parce que j'étais habitué aux amendes, je ne me suis pas fait avoir, mais je conçois que des gens puissent l'être", poursuit-il. Le dernier stratagème en date des arnaqueurs consiste ainsi à jouer sur votre peur des contraventions, pour vous inciter à cliquer sur un lien qui vous renvoie tout droit sur une fausse plateforme de service public. Il vous est ensuite demandé de renseigner vos informations personnelles et vos coordonnées bancaires, aussitôt réutilisées.

Les messages semblent de plus en plus travaillés, si bien que certains paraissent très convaincants. Mais des indices vous permettent de reconnaître les tentatives d'arnaque pour ne pas tomber dans le piège. "Les services publics, en ce qui concerne les paiements de contravention, n'envoient jamais de texto de ce type", explique dans le reportage Camille Chaize, porte-parole du ministère de l'Intérieur et des Outre-mer. "Les seuls SMS envoyés pour le paiement de contraventions concernent le paiement immédiat lors d'une verbalisation faite par un agent des forces de l'ordre sur le terrain", précise l'ANTAI sur son site.

"Ensuite, il faut bien regarder l'URL, le lien du site internet, pour vérifier qu'il s'agit bien du site certifié d'une administration", ajoute-t-elle. Parmi les sites frauduleux relevés par le service public : "amendes-gouv.org" ou "dossier-antai-gouv.info", par exemple. En cas de doute, un seul site officiel est dédié aux contraventions, amendes.gouv.fr.  De manière générale, "tout site de ministère ne finissant pas par gouv.fr doit vous mettre la puce à l’oreille", rappelle l'administration française.

Si toutefois vous êtes victime de l'une de ces arnaques, certains réflexes sont à connaître, à mettre en œuvre au plus vite. "La première démarche, c'est de déposer une plainte auprès du commissariat, en joignant le SMS reçu, auquel on a malheureusement répondu", avance Me Hayet Djefaflia, avocate pénaliste du barreau de Montpellier. Vous pouvez également transférer le message frauduleux au numéro 33700, une plateforme gouvernementale de signalement des spams vocaux et SMS, mais également le faire remonter sur le site internet-signalement.gouv.fr, également mis en place par l'État. 

N'oubliez pas non plus d'en "informer votre banquier, l'alerter, pour qu'il puisse au moins stopper les opérations qui seraient en cours", poursuit la juriste. Dans la plupart des cas, il est toutefois difficile de récupérer son argent. Les auteurs de l'arnaque, en majorité étrangers, sont rarement interpellés. Un seul conseil donc : faire preuve de la plus grande vigilance, d'autant que les amendes ne sont pas les seuls leviers sur lesquels les cybercriminels misent. Ces derniers mois, des messages invitant à réclamer l'indemnité carburant ou à acheter des vignettes de circulation Crit'air ont aussi essaimé.