Brésil : le bilan des pluies diluviennes franchit la barre des 100 morts

A.B. avec AFP
Publié le 31 mai 2022 à 23h24

Source : JT 20h Semaine

La barre des 100 morts au Brésil a été franchie mardi.
Le nord-est du pays est touché par des pluies diluviennes.
L'État d'urgence a été décrété dans 24 municipalités de la région du Pernambouc.

Le bilan ne cesse de s'alourdir. Mardi, la barre des 100 morts a été franchie au Brésil, alors que le nord-est du pays est touché par des pluies diluviennes. Les secouristes ont ainsi annoncé avoir retrouvé 106 corps après les inondations et les glissements de terrain qui ont dévasté la région de Recife. Le gouvernement de l'État du Pernambouc, dont Recife est la capitale, avait recensé 100 morts dans son bilan précédent, dans la matinée.

Le nombre de victimes pourrait encore s'alourdir alors que huit personnes sont toujours portées disparues et que plus de 400 pompiers restent mobilisés pour les recherches dans deux des zones les plus touchées par les intempéries. "Ces recherches se poursuivent sans relâche jusqu'à ce que toutes ces personnes soient retrouvées", a affirmé Humberto Freire, responsable de la Défense civile du Pernambouc, dans un communiqué relayé par l'AFP.

Des autorités "coupables"

À Jardim Monteverde, à la limite entre Recife et la ville de Jaboatao dos Guararapes, où plusieurs dizaines de personnes ont été ensevelies par une coulée de boue, les recherches ont pris fin, les corps des trois dernières personnes manquant à l'appel ayant été trouvés mercredi. Plus de 6000 personnes de la région de Recife ont perdu leur logement et ont dû être hébergées dans des structures d'accueil, selon le dernier bilan des autorités. L'État d'urgence a été décrété dans 24 municipalités du Pernambouc.

Le président brésilien Jair Bolsonaro a survolé les zones inondées lundi et le gouvernement a débloqué un crédit d'un milliard de réais (environ 198 millions d'euros) pour venir en aide aux sinistrés. Le chef de l'État a été critiqué pour avoir déclaré que ce type de catastrophe était "des choses qui arrivent", après notamment une tragédie similaire qui a fait 233 à Petropolis, près de Rio de Janeiro (sud-est), en février. Ces inondations meurtrières ne sont, en effet, pas les premières à toucher le pays d'Amérique du Sud. En fin d'année dernière, des inondations et glissements de terrain avaient touché l'État de Bahia (nord-est), puis le sud-est du pays, dans les États de Sao Paulo et Minas Gerais en janvier.

Entre vendredi soir et samedi matin, il a plu l'équivalent de 70% de ce qui est normalement attendu pour l'ensemble du mois de mai dans certaines zones du Pernambouc. Le spécialiste en catastrophes naturelles José Marengo a dit à l'AFP que ces précipitations exceptionnelles étaient dues au réchauffement climatique, mais étaient surtout meurtrières à cause de l'urbanisation sauvage. 

"La pluie en soi ne tue pas. Ce qui est mortel, c'est la pluie sur des habitations situées dans des zones à risque", explique ce coordinateur des recherches du Centre national de surveillance et d'alerte des désastres naturels du Brésil (CEMADEN).  Selon lui, les autorités sont "coupables" d'avoir "permis des constructions dans des zones à risque, où vivent des populations pauvres qui n'ont nulle part où aller".


A.B. avec AFP

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