Cette vague de chaleur exceptionnellement précoce augure-t-elle d’un été caniculaire ?

Guillaume WOZNICA
Publié le 18 juin 2022 à 15h30, mis à jour le 18 juin 2022 à 21h11

Source : Les MATINS LCI

Alors que la France vit actuellement la canicule la plus précoce de son histoire, l’inquiétude monte à l’approche de l’été.
La sécheresse continue également de s’accentuer dans la plupart des régions.
Doit-on ainsi craindre des mois de juillet et d’août caniculaires ?

L’été n’a officiellement pas encore débuté et pourtant, nous sommes en train de vivre une canicule exceptionnelle par son intensité et surtout sa précocité, la barre des 40°C ayant été atteinte dès mercredi, du jamais-vu avant le solstice d’été (21 juin) jusqu’à présent. 

Ces records de températures inquiètent alors que la France fait face à une sécheresse marquée depuis plusieurs semaines, après un printemps plus sec que la normale et un mois de mai devenu le plus chaud jamais enregistré à l’échelle nationale. Dans ce contexte, l’été à venir sera-t-il inéluctablement chaud et sec ? De nouvelles canicules vont-elles nous toucher ? Éléments de réponses. 

Des statistiques contradictoires

Par le passé, l’été a déjà débuté en trombe certaines années avec des pics de chaleur voire des canicules dès le mois de juin. C’est ce qu’il s’est passé il y a 3 ans avec une canicule historique à la fin du mois de juin. Ainsi, du 25 au 30 juin, une vague de chaleur d’une intensité exceptionnelle a touché la quasi-totalité du pays avec à la clé, un nouveau record de chaleur national : c’était le 28 juin à Vérargues (Hérault) avec quelque 46°C sous abri. Moins d’un mois plus tard, rebelote ! Une nouvelle vague de chaleur d'une intensité exceptionnelle s'était alors installée sur l'Hexagone du 21 au 26 juillet avec des valeurs comparables à celles enregistrées en 2003, voire supérieures. Paris avait alors vu le thermomètre atteindre 42,6°C, du jamais vu depuis le début des relevés en 1873 ! Cet été avait alors pris la 3ème place des étés les plus chauds en France, derrière 2003 et 2018.

Même constat lors en juin 2003 qui est devenu le mois de juin le plus chaud jamais observé depuis le début des mesures en 1900. 2003 détenait d’ailleurs jusqu’à ce jeudi les 40°C les plus précoces jamais relevés en France (hors Corse), c’était le 21 juin dans les Landes. Ce jour-là et les jours suivants, il avait notamment fait 40°C à Mont-de-Marsan et Carcassonne ou encore 39°C à Biarritz et Albi. Et on se souvient tous de ce qu’il s’est passé moins de deux mois après, en août : une situation de canicule hors norme qui entrera dans l’histoire. 

Mais il existe aussi des contre-exemples, comme en 2017. Du 18 au 22 juin, la France connaissait alors l’une des vagues de chaleur les plus précoces, avec un niveau de chaleur à l’échelle du pays jamais atteint avant un mois de juillet jusque-là. Par exemple, le 21 juin 2017, il faisait 38°C à Auch, 37°C à Bordeaux, Paris, Poitiers ou encore Tours. Sauf que les mois de juillet et d’août qui ont suivi ont été proches de la normale avec une chaleur tout au plus modérée et des précipitations hétérogènes, en fonction notamment des orages. Vous l’avez compris : un début d’été caniculaire n’augure pas systématiquement de mois de juillet et d’août hors normes…  

Des tendances saisonnières peu optimistes

L’inquiétude est néanmoins vive et pour cause : depuis le début du printemps, l’ensemble des tendances saisonnières prévoient un été plus chaud et plus sec que la normale. Si elles sont à prendre avec un certain recul en raison d’une fiabilité limitée (environ 60 %), elles ont pour l’instant raison. Et ce ne sont pas leurs dernières actualisations qui vont inverser la tendance, tablant toujours sur des conditions anticycloniques largement dominantes. 

Il n’y a plus qu’à espérer que ce temps possiblement chaud et sec pour l’été soit entrecoupé de périodes orageuses ou humides suffisamment durables, afin de limiter les dégâts sur le front de la sécheresse et des périodes de fortes chaleurs. 


Guillaume WOZNICA

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