En cette fin août, quatre départements de la vallée du Rhône vont basculer en vigilance rouge mardi à midi.À quoi correspond exactement ce niveau d'alerte et qu'est-ce que cela entraine ? TF1info fait le point.
La France suffoque et, à cette période, elle n'y est pas habituée. La chaleur s’intensifie encore cette semaine, principalement mardi et mercredi en vallée du Rhône. Certains records absolus risquent d'être battus, notamment mardi vers la vallée du Rhône, avec 40 à 42 °C. "Compte tenu de la persistance de la vague de chaleur et des températures", quatre départements vont basculer dans le rouge, a prévenu le ministre de la Transition écologique, Christophe Béchu, en visite à Lyon. La Drôme, l'Ardèche, le Rhône et la Haute-Loire vont ainsi atteindre le niveau maximal de vigilance de Météo-France.
Le niveau de température n'est pas le seul critère
Il s'agira de la 6e fois que la vigilance rouge canicule est activée depuis la mise en place du dispositif après les leçons tirées de la canicule historique de 2003 qui avait fait plus de 15.000 morts en France. La première fois, c'était en 2019 (d'abord en juin puis en juillet). Ce seuil d'alerte a également été déclenché en 2020 ainsi qu'en 2022 (en juin puis en juillet également). La vigilance rouge canicule, le niveau le plus élevé du "plan national canicule", correspond à la fois à un événement météorologique exceptionnel et à une alerte sanitaire justifiant une "mobilisation maximale".
Depuis 2004, Météo-France intègre à ses cartes le risque de "canicule". Celui-ci se décline en trois niveaux d'alerte : jaune (soyez attentifs), orange (soyez très vigilants) et donc le rouge, synonyme de "vigilance absolue". L'habitude des fortes chaleurs et les moyens à disposition pour s'en protéger dans chaque département comptent donc pour beaucoup dans la détermination du seuil d'alerte les concernant. En collaboration avec le ministère de la Santé, Météo-France prend en compte les niveaux de température et la durée (11 jours de canicule pour le Rhône durant cette fin août) mais aussi les effets socio-économiques et sanitaires.
La vigilance rouge "correspond à une canicule avérée exceptionnelle, très intense et durable, avec apparition d’effets collatéraux dans différents secteurs (sécheresse, approvisionnement en eau potable, saturation des hôpitaux ou des pompes funèbres, panne d’électricité, feux de forêts, nécessité d’aménagement du temps de travail ou d’arrêt de certaines activités), nécessitant ainsi la mise en œuvre de mesures exceptionnelles, indiquent les services de l'État. La crise devenant intersectorielle, "cela implique une mobilisation maximale et une coordination de la réponse de l’Etat".
Quelles sont les mesures prévues ?
Au niveau local, en cas de vigilance rouge, le préfet en lien avec les Agences régionales de Santé (ARS) est alors chargé de prendre "toutes les mesures nécessaires pour faire face à la situation", notamment celles prévues par le Plan ORSEC. À commencer par assurer la permanence des soins et la capacité de prise en charge par le système de santé.
Cela se traduit par l'activation du "Plan bleu". Celui-ci permet aux établissements sanitaires et médico-sociaux accueillant des personnes âgées ou handicapées la mise en œuvre rapide et cohérente des moyens indispensables (et une organisation opérationnelle) pour y faire face efficacement. Le préfet peut également être amené à décider d'interdire certaines activités sportives et même la fermeture d’établissements.
Par ailleurs, si au cours d'une vague de chaleur, les contrôles de l’inspection du travail sont renforcés, avec notamment, une attention particulière portée aux activités exposant davantage les travailleurs au risque de chaleur (BTP, travaux agricoles, restauration, boulangerie, pressings…), en cas de passage en vigilance rouge, ces interventions sont accentuées, indique le plan national canicule.