CHALEUR - La canicule attendue dans la plupart des régions la semaine prochaine s’annonce exceptionnelle pour plusieurs raisons. Explications et décryptage.
Les prévisions s’affinent et accentuent la vague de très fortes chaleurs attendue tout au long de la semaine prochaine. Dès lundi, les températures deviendront caniculaires dans les régions de la moitié sud avant de gagner le nord du pays entre mardi et mercredi. Les thermomètres pourront atteindre voire dépasser localement les 40°C en journée tandis que les valeurs auront beaucoup de mal à redescendre en dessous de 22 à 25°C la nuit et même parfois en dessous de 25 à 28°C dans les grandes agglomérations.
Une masse d’air brûlante record
Avant d’établir des prévisions, les météorologues étudient plusieurs paramètres de l’atmosphère et parmi lesquels, la masse d’air à 850 hPa. Plus concrètement, il s’agit du niveau des températures à 1500 mètres d’altitude. À partir de là, il faut ajouter entre 10 et 15°C l’été pour obtenir la valeur au niveau du sol. En milieu de semaine prochaine, elles culmineront entre 24 et 28°C à cette altitude, ce qui est tout simplement inédit en juin depuis le début des relevés météo. En ajoutant 10 à 15°C aux 28°C de la masse d’air, cela vous donne une idée des niveaux que pourraient atteindre les thermomètres par endroits...
Une canicule précoce et étendue
En concernant la plupart des régions, cette canicule ne se cantonnera pas seulement au sud et à l’est comme un temps évoqué. Rares seront ceux qui échapperont donc à ces chaleurs étouffantes. Par ailleurs, cette canicule présente une autre caractéristique remarquable : sa précocité. Si la durée d'ensoleillement maximale se situe autour du solstice d'été (vendredi 21 juin), ce n'est environ que trois semaines plus tard que la température moyenne est généralement à son maximum, soit autour de la mi-juillet en raison de l’inertie de l’atmosphère. C’est pourquoi les canicules s’observent habituellement après cette date, à l’image de celles du 2 au 17 août 2003, du 10 au 30 juillet 2006, du 24 juillet au 8 août 2018, du 22 juillet au 4 août 1947, etc. Par le passé, les canicules en juin sont plus rares et moins intenses.
Un épisode plus intense que jamais ?
Cette vague de chaleur de fin juin 2019 s’apprête à bousculer le podium des canicules en France. Si elle s’annonce de plus courte durée - environ une semaine - que celle d’août 2003 qui avait persisté 15 jours, elle sera en revanche aussi intense et pourrait donc finir à la 1ère ou 2ème place du classement, un élément qui vient conforter le caractère exceptionnel de la situation météo de la semaine prochaine.
Une humidité inconfortable
À ces températures d’un niveau record avec plus de 35°C sur les 4/5èmes du territoire et de fréquentes pointes au-delà des 40°C à partir de mercredi, un paramètre météo important va venir aggraver une situation déjà difficile. Il s’agit du taux d’humidité appelé aussi hygrométrie. Si lors de la canicule de 2003, l’air était extrêmement sec, il sera cette fois-ci plus humide, alimenté par la dépression située à l’entrée du golfe de Gascogne.
Ainsi, en milieu de semaine, la combinaison des températures caniculaires et d’un taux d’humidité de l’ordre de 40 à 50% va accentuer la température réellement ressentie (ou humidex) par les organismes. Des Hauts-de-France aux régions centrales et de l’Île-de-France au Grand Est, elles pourront grimper jusqu’à 46 voire 48, soit un niveau jamais atteint dans ces régions. Or, plus il fait chaud et humide et plus le corps humain se refroidit avec difficulté car la transpiration ne peut pas s'évaporer. La chaleur devient alors insupportable, en particulier dans les grandes agglomérations.
Des températures inédites en juin
Selon les dernières prévisions, la barre des 35°C pourra être dépassée dans la plupart des régions en milieu de semaine. Localement, les 40°C voire plus seront possibles du sud-ouest aux régions centrales et dans l’arrière-pays méditerranéen. Avec des records de températures pour un mois de juin établis par la plupart des stations météo entre 36 et 39°C, de nombreux records mensuels seront battus. Reste encore une inconnue : la durée de cette vague de chaleur. À l’heure actuelle, la fin de la canicule est prévue pour le week-end des 29 et 30 juin mais rien n’est encore acté pour ce paramètre...
Des températures nocturnes exceptionnellement élevées
Autre point important qui accentuera l’inconfort des organismes : les températures nocturnes. Durant cette période où les nuits sont les plus courtes, les valeurs ne baisseront pas suffisamment pour permettre au corps de récupérer des valeurs caniculaires de la journée.
Mercredi comme jeudi, les thermomètres pourront encore afficher vers minuit des valeurs autour de 30°C du sud-ouest aux régions de l’est, en passant par l’Île-de-France. En fin de nuit et au lever du jour soit au moment "le plus frais" de la journée, elles ne descendront pas en dessous de 25°C dans les grandes villes de ces régions avant de repartir très vite à la hausse.
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