Canicule en vue : quand a-t-on eu si chaud si tôt ?

Publié le 12 juin 2022 à 17h40, mis à jour le 13 juin 2022 à 13h19

Source : JT 13h WE

Une vague de chaleur est attendue sur la moitié sud du pays à partir du milieu de la semaine.
Météo-France prévoit des températures de 35 à 38°C et même jusqu'à 40°C localement.
Cet épisode, inhabituel dès la mi-juin, a déjà eu des précédents.

Un épisode de fortes chaleurs se met progressivement en place sur le pays. Lié à une dépression localisée entre les Açores et Madère, qui favorise les remontées d'air chaud sur l’Europe occidentale, il devrait arriver dès mardi soir sur l'extrême sud, avant de s'étendre mercredi à toute la moitié sud, précise Frédéric Nathan, prévisionniste chez Météo-France.

À quoi s'attendre ?

Entre jeudi et samedi, des températures très élevées de 35°C à 38 °C sont attendues sur la moitié sud et le mercure pourrait même frôler les 40°C localement. Les températures minimales ne devraient pas descendre sous les 20°C la nuit. Les prévisions ne permettent pas à l'heure actuelle de dire que cet épisode sera qualifié de canicule, qui répond à des critères précis (période de chaleur intense et durable, de jour comme de nuit, sur une période prolongée supérieure à trois jours en général). Il est toutefois possible que le seuil de canicule soit atteint, voire dépassé sur certains départements, selon Météo-France.

L'extension de cette vague de chaleur vers la moitié nord du pays est encore incertaine, mais il devrait aussi y avoir une "bouffée de chaleur", selon Frédéric Nathan, évoquant notamment la possibilité que le mercure atteigne les 35°C à Paris par exemple vendredi ou samedi.

Est-ce une chaleur remarquable mi-juin ?

Cet épisode de fortes chaleurs sur plusieurs jours, dès la mi-juin, est "extrêmement précoce", souligne Frédéric Nathan. De plus, il intervient après un printemps particulièrement chaud et sec qui a provoqué sur une grande partie de l'Hexagone une sécheresse des sols qui fait craindre pour les récoltes.

Malgré les pluies enregistrées la semaine dernière sur une partie du territoire, "on reste dans une situation très préoccupante avec des sols extrêmement secs et cela ne va pas arranger la situation", a noté le prévisionniste. Dans ce contexte, de plus en plus de départements mettent en place des restrictions d'utilisation de l'eau. Au 12 juin, 35 départements avaient pris des arrêtés en ce sens, selon le site officiel Propluvia, contre 22 il y a dix jours.

Quels sont les précédents à cette période de l'année ?

On peut citer plusieurs événements mémorables. À commencer par le mois de juin 2003 qui fut le plus chaud observé depuis le début des mesures (1900). Le 21 juin, on a relevé par exemple 40°C à Mont-de-Marsan et Carcassonne, 39°C à Biarritz ou Albi. 

Deux ans plus tard, la France connaît un épisode de chaleur intense entre le 18 et le 28 juin 2005. Les températures atteignent des niveaux très élevés, surtout dans l’ouest. Le 18 juin, il fait ainsi 37,5°C à Cazaux, 36°C à La Rochelle et Bordeaux, 34°C à Nantes et Vannes (record de juin battu) et 27°C à Ouessant. Cette vague de chaleur, d’une durée de 12 jours, aura été l’une des plus longues pour un mois de juin depuis 1976 (juin 2003 a été très chaud, mais les vagues de chaleur successives ont été entrecoupées de périodes plus tempérées). En moyenne, il s’agit du mois de juin le plus chaud depuis 1900, après 2003 et 1976.

Autre période remarquable, du 18 au 22 juin 2017, la France a connu un niveau de chaleur à l’échelle du pays rarement atteint avant un mois de juillet. Le pic a coïncidé avec le 1er jour de l'été calendaire, le 21 juin, où il faisait par exemple 38°C à Auch, 37°C à Bordeaux, Paris, Poitiers ou Tours. Au cours de cette période, les températures étaient de 7 à 10°C au-dessus des normales de saison sur la plus grande partie du pays avec une alerte canicule de niveau jaune ou orange qui a concerné les deux tiers des départements français.

Enfin, le 27 juin 2019 a été la journée la plus chaude enregistrée pour un mois de juin sur la période 1900-2019, avec une température moyenne de 27,9°C (soit 8,6°C au-dessus de la normale). Le 28 juin 2019, le record national de chaleur était même battu avec 46°C à Vérargues dans l’Hérault, mais c'était à la toute fin du mois.

Sur les 41 vagues de chaleurs détectées depuis 1947 : 9 ont eu lieu avant 1989, contre 32 entre 1989 et 2019. Il y a donc eu 3 fois plus de vagues de chaleur ces 30 dernières années que durant les 42 années précédentes ; 22 vagues de chaleur, soit plus de la moitié, ont eu lieu après 2000 ; depuis 2010, on dénombre 17 vagues de chaleur (seule l’année 2014 n’en a pas subi), autant que sur la période 1947-2000.


Virginie FAUROUX

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