Sécheresse : 32 jours sans pluie en France, le record de 2020 battu

Publié le 21 février 2023 à 10h43, mis à jour le 22 février 2023 à 10h15

Source : JT 13h Semaine

Il n'y a pas eu de véritables pluies depuis 32 jours en France, battant un précédent record de 31 jours sans précipitations datant de 2020.
Cette série historique prend fin ce mercredi 22 février.
Février 2023 devrait cependant se terminer avec un déficit pluviométrique de plus de 50 % selon Météo-France.

Une situation météorologique qui assombrit les prochains mois en matière de réserves en eau. Météo France a confirmé ce mercredi 22 février que la France avait connu 32 jours sans pluie, battant le précédant record de 2020. Si cette série doit s'interrompre avec le retour de la pluie dès ce mercredi, février 2023 devrait malgré tout se terminer avec un déficit pluviométrique de plus de 50 % selon l'organisme.

Un état de sécheresse qui a deux mois d'avance

"La pluie n'est pas tombée en France depuis le 21 janvier, soit une série de 32 jours consécutifs (21 février inclus), du jamais vu durant un hiver météorologique. Il s'agit donc de la plus longue série depuis le début des mesures en 1959, devançant celle de l'année 2020 entre le 17 mars et le 16 avril", précise Météo France dans un communiqué.

Une situation inquiétante, qui se traduit par un asséchement des sols, déjà fragilisés par la sécheresse de l'été 2022. "Sur la totalité du territoire, ils sont nettement plus secs qu’ils ne devraient l’être à cette période de l’année. On est sur un état qu’on rencontre habituellement mi-avril, soit deux mois d’avance", détaille le communiqué. Le Roussillon, l’Aude ou les Pyrénées-Orientales sont particulièrement concernées. Dans ce dernier département, l'alerte sécheresse est en vigueur depuis le mois de juin et des incendies à répétition se déclenchent, en pleine période hivernale.

Selon Météo-France, cette sécheresse hivernale exceptionnelle serait provoquée par un anticyclone, installé sur la France. "Cet anticyclone agit comme un bouclier qui repousse les perturbations hors de notre territoire", explique l'organisme public. Cela devrait contribuer à faire de l'hiver 2023 l'un des mois arrosés depuis 1959, qui fait suite déjà à une année 2022 remarquablement chaude et sèche, dans un contexte de réchauffement climatique où de tels événements doivent se multiplier, d'après les prévisions du Giec.

La pluviométrie "déterminante" des trois prochains mois

Alors que l'hiver, qui permet habituellement aux sols de se gorger d’humidité, aux nappes souterraines et rivières de retrouver leurs niveaux habituels, se termine, le manque de pluie n'a donc pas encore permis de reconstituer les stocks d'eau en conséquence. S'ajoute à cela un enneigement des massifs pyrénéens et alpins nettement inférieur à ce qu'on observe habituellement à cette saison.

Si bien que la situation inquiète pour l'été 2023. Les nappes phréatiques fournissent environ deux tiers de l'eau potable en France. En 2022, 700 communes ont connu des difficultés d'approvisionnement en eau à cause de la sécheresse. Début janvier, le Bureau des recherches géologiques et minières, qui surveille le niveau des réserves d'eaux souterraines, s'était dit "assez pessimiste" quant à la disponibilité de ces eaux pour l'été prochain. Faute de pluie, "on arrivera à une situation bien pire que celle qu'on a connue en fin d'été 2022", avait alerté le bureau.

Signe de la préoccupation du gouvernement, le "premier comité d'anticipation et de suivi hydrologique de l'année" a été convoqué ce jeudi 23 février, alors que se profilent des "conflits d'usage". Des tensions pourraient effectivement entre les besoins de l'agriculture, de la production d'hydroélectricité dans les barrages, des loisirs (golf, canoë, etc.) ou encore de la santé des écosystèmes. En attendant, Météo France continue de scruter le ciel. La situation peut encore évoluer en mars et la pluviométrie de mars à mai est qualifiée de "déterminante".


Aurélie LOEK

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