Espagne, Grèce, Italie… Le sud de l'Europe écrasé par des températures extrêmes

Si la France sort progressivement d'un épisode de fortes chaleurs, ce n'est pas le cas de tous ses voisins européens. En effet, le sud de l'Europe voit les records de température se multiplier. L'Espagne, l'Italie et la Grèce suffoquent, avec un mercure qui dépasse parfois largement les 40 degrés, tandis que la vague de chaleur remonte même jusqu'en Suisse, en Allemagne et en Autriche. Le thermomètre devrait aussi s'emballer dans les jours à venir en Europe de l'Est.  

La température à la surface du sol a dépassé les 60 degrés en Estrémadure, une région du sud-est de l'Espagne, a relevé mercredi l'observatoire européen Copernicus. Un pic si vertigineux que certains pans entiers de la carte, élaborée par satellite, ont viré du rouge au noir. La température ressentie dans l'atmosphère, elle, s'est élevée à 38 degrés dans cette zone, selon le quotidien espagnol ABC. D'après le service de surveillance de l'atmosphère européen, 13 des 17 communautés autonomes espagnoles sont actuellement classées en état de risque aux fortes chaleurs, certaines même en risque extrême. Une nouvelle vague à peine deux semaines après un précédent épisode similaire, tandis que depuis plusieurs mois déjà, le pays est frappé par une sécheresse exceptionnelle. 

Cette semaine, les températures maximales dans ces communautés autonomes, situées principalement dans le centre et le sud du pays, dépasseront les 40 degrés et pourront même atteindre 43 degrés, précisait mercredi l'agence dans un bulletin. Dès le début de semaine, un pic à 45 degrés avait été atteint en à Loja, dans la province de Grenade, et à 44 degrés dans celle de Cordoue, relève le journal El Pais. Mercredi, plus de 100 stations météorologiques ont enregistré des températures d'au moins 35 degrés dès six heures du matin, selon l'Agence météorologique nationale espagnole (Aemet). 

D'après elle, cette vague de chaleur est désormais terminée dans le pays, mais les températures resteront très élevées dans les prochains jours. Elles devraient dépasser les 40 degrés dans plusieurs régions, et même atteindre "à nouveau 45 degrés dans certaines régions du sud-est", a prévenu Rubén del Campo, porte-parole de l'agence, auprès du quotidien espagnol. Après une légère accalmie pour ce week-end, le mercure devrait repartir vers des sommets dès la semaine prochaine.

Du côté de l'Italie, les températures pourraient monter jusqu'à 48 degrés en Sicile et en Sardaigne, souligne Euronews. En août 2021, la Sicile avait déjà recensé 48,8 degrés, la température la plus haute jamais enregistrée en Europe. Au total, dix villes ont été placées en alerte canicule, dont Rome, Bologne et Florence. Lundi, la canicule a fait un mort dans le pays, un ouvrier de 44 ans qui travaillait sous 40 degrés dans la ville de Lodi, près de Milan, et qui s'était évanoui. 

Le mercure grimpe aussi en Grèce, où une vague de chaleur devrait atteindre jusqu'à 44 degrés dans certaines régions du pays dans les jours à venir, selon l'agence AP. Dans l'espoir d'écarter tout risque d'incendies, qui avaient ravagé plus de 785.000 hectares sur le continent l'été dernier, les autorités ont interdit l'accès aux réserves naturelles et aux forêts, tandis que les municipalités ont mis à disposition des salles climatisées dans les bâtiments publics pour que les habitants puissent s'y abriter. La Serbie, la Roumanie et la Croatie pourraient quant à elles assister à des hausses de températures de 36 à 39 degrés. 

Cette vague de chaleur est liée à la présence d'un anticyclone, baptisé Cerbère par la société météorologique italienne, selon Euronews. Venu du Sahara, il a traversé l'Afrique du Nord pour atteindre la Méditerranée. Par ailleurs, le réchauffement climatique amplifie des vagues de chaleur : les émissions de gaz à effet de serre augmentent leur puissance, leur durée et leur rythme de répétition en Europe, qui est d'ailleurs la "région du monde qui se réchauffe le plus rapidement" au monde, selon l'Organisation météorologique mondiale (OMM). En parallèle, le phénomène climatique El Niño, qui fait grimper les températures à l'échelle mondiale, fait son grand retour. Au niveau planétaire, l'OMM a indiqué que la semaine passée avait été la plus chaude jamais mesurée dans le monde.

Au cours de l'été 2022, plus de 61.000 personnes sont mortes en Europe à cause des canicules. Selon une étude publiée dans la revue Nature Medicine, le continent devra faire face à 68.000 décès excédentaires chaque été à l'horizon 2030, en l'absence de mesures pour contrer ces vagues de chaleur. Ce chiffre pourrait même grimper à près de 100.000 morts d'ici 2040.