L’est de la France et la Suisse ont été touchés par des vents atteignant 217 km/h ce lundi matin.Une enquête de terrain devrait permettre de déterminer la nature du phénomène météorologique.Outre l'hypothèse d'une tornade, la piste d'une violente macrorafale est avancée : de quoi s'agit-il ?
Toitures arrachées, arbres couchés... Les images témoignent de l'intensité du phénomène météorologique qui a frappé la frontière franco-suisse ces dernières heures, avec de nombreux dégâts engendrés. L’est de la France et la Suisse ont été touchés ce lundi matin par des vents d'une extrême violence, ayant entrainé la mort d'un homme et fait de "nombreux blessés", a annoncé la police helvète. "Une rafale de 217 km/h a été relevée par notre station sur l’aérodrome de La Chaux-de-Fonds ce lundi matin, sous une cellule orageuse qui s’est renforcée soudainement en arrivant dans la région", a notamment indiqué MétéoSuisse sur Twitter. En France, le Doubs n’est pas exempt de dégâts matériels, mais aucun blessé n’est à déplorer.
Que s'est-il passé ? Si les services météorologiques suisses mettent en cause "une probable tornade associée à une cellule orageuse en rapide développement le long du Jura", d'autres observateurs écartent cette piste. "Une tornade se caractérise par des vents tourbillonnants avec une aspiration vers le haut", analyse notamment un météorologue interrogé par le journal helvète Le Temps, précisant que "d’après les vidéos disponibles à ce stade, à la Chaux-de-Fonds, il n’y avait pas d’aspiration vers le haut". Soulignant qu'"une enquête de terrain est nécessaire afin de déterminer la nature du phénomène", l’Observatoire français des tornades et des orages violents, Keraunos, évoque de son côté, outre la tornade, l'hypothèse d'une "violente micro/macrorafale". Mais de quoi s'agit-il ?
De quoi parle-t-on ?
"Plus étendu qu’une tornade, ce vent 'aérien' a comme particularité de souffler dans le 'même sens' lorsqu’il s’écrase sur la surface terrestre", a résumé sur Twitter Météo Franc-Comtoise.
🔴 [ #EnDirect ] ⚠️ La "macrorafale" est aussi passée par les forêts jurassiennes ce midi. Plus étendu qu’une tornade, ce vent "aérien" a comme particularité de souffler dans le *même sens* lorsqu’il s’écrase sur la surface terrestre. Ici, dégâts majeurs à la sortie du Locle (CH). pic.twitter.com/e9YKj1TKeN — Météo Franc-Comtoise (@Meteo_FC_) July 24, 2023
Plus en détails, La Chaine Météo explique de son côté que les microrafales et macrorafales correspondent à un phénomène violent appelé "rafales descendantes" en météorologie, qui se produit sous de puissants cumulonimbus. "Une rafale descendante est une poche d’air froid dans l’orage qui s’effondre quand les courants ascendants ne peuvent plus la maintenir dans le cumulonimbus. L’air plus froid et dense vient alors s’écraser au sol avec violence", peut-on lire sur le site spécialisé qui précise que "dans certains cas, la rafale descendante peut atteindre les 200 km/h et même plus selon certaines estimations."
À son arrivée au sol, "le courant descendant s’étale avec violence sous forme de vents qui se propagent horizontalement et à grande vitesse", provoquant alors de nombreux dégâts.
Quelle différence entre micro et macrorafale ?
C'est la superficie touchée par la rafale descendante qui détermine ensuite s'il est opportun de parler de micro ou de macrorafale. Ainsi,"on parlera de macrorafale quand la superficie touchée dépasse les 4 kilomètres et de micro-rafale quand cette superficie est inférieure à 4 km", détaille La Chaine Météo, soulignant que "les macrorafales peuvent durer de 5 à 20 minutes et moins de 5 minutes pour les microrafales."
Les dégâts observés sont considérables entre #Doubs et Suisse. Une enquête de terrain est nécessaire afin de déterminer la nature du phénomène (violente micro/macrorafale ou #tornade ). https://t.co/suZfCG1IP5 — Keraunos (@KeraunosObs) July 24, 2023
"À l’avant de l’orage se forme un front de rafale orienté dans le sens de déplacement de l’orage, les fortes précipitations au sein de l’orage sont tellement fortes qu’elles entraînent avec elles de l’air froid, cet air froid et dense vient donc s’écraser au sol, et s’étale rapidement autour de l’orage", renseigne encore le site météorologique.
Et de préciser : "la vitesse de déplacement de l’orage venant s’ajouter à la vitesse du vent, les rafales sont toujours plus puissantes à l’avant de l’orage".
Ce qui pourrait expliquer, le cas échéant, les images impressionnantes relayées sur la toile ce mardi de l'arrivée de l'orage.
⚡💨 Ces images tournées vers 11h30 témoignent de la puissance des rafales descendantes qui ont accompagné l'orage à Montlebon (Doubs) avant de toucher La Chaux-de-Fonds en Suisse. (© Nathalie Jeanningros Picard via @Meteo_FC_ ) pic.twitter.com/ORBqnGUtF0 — Météo Express (@MeteoExpress) July 24, 2023
Moins connue que les tornades, les microrafales et macrorafales ne sont donc pas pour autant moins dangereuses et causent d'ailleurs chaque année de nombreux dégâts en France, rappelle l'Observatoire Keraunos.
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