Après que des averses de grêle ont détruit leur toiture en juin dernier, de nombreux résidents n'ont toujours pas pu engager les travaux de réparation.En cause, une handicapante pénurie de couvreurs mais aussi de matériaux.Du côté de Vichy, des quartiers entiers sont concernés, faisant vivre un enfer aux habitants, d'autant plus par ces températures glaciales.
En découvrant à chaque coin de rue des toitures recouvertes de bâches de toile cirée, plus ou moins bien fixées, on imaginerait volontiers que la catastrophe vient tout juste de s'abattre sur la commune. Mais il n'en est rien. Chez Youssef, personne n'a oublié ce 4 juin 2022, le jour où une violente tempête de grêle a ravagé le bassin de Vichy, dans l'Allier. "C'était comme si des boules de pétanque tombaient", se souvient cet habitant dans le reportage du 20H de TF1 en tête d'article, les yeux levés vers sa maison dont le toit disparaît sous une toile violette, étirée tant bien mal.
Ce dernier a avancé 6000 euros pour bâcher toute son habitation, mais il doit attendre plusieurs mois avant d'être remboursé et enfin parfaitement abrité. En attendant, la récente chute des températures le met à rude épreuve. "Par endroits, on sent l'air qui rentre", déplore-t-il. Un parcours du combattant dans lequel sont également engagés de nombreux résidents aux alentours.
"C'est assez désastreux"
À quelques kilomètres de là, une maison est recouverte d'une toile noire sur toute sa façade. Sur leur téléphone, le couple qui y habite fait défiler les photos : des morceaux de grêle de la largeur d'un pouce se sont abattus en juin dernier sur leur domicile et ont perforé les tuiles du toit, des dégâts estimés à 13.000 euros. "Ça n'a pas duré longtemps, mais ça a été tellement violent, qu'il a fallu réagir très vite en fermant les volets, pour ne pas que les vitres n'explosent", rembobine la femme, Dani.
À présent, comme de nombreux sinistrés, ils attendent désespérément l'intervention de leur artisan, empêchée faute de matériel. "Nous avons un artisan local, qui a l'air très sérieux, mais qui nous dit ne pas pouvoir le faire, parce qu'il n'a pas de tuiles. C'est assez désastreux", constate son conjoint Alain.
La main d'œuvre elle-même vient aussi à manquer, si bien que les rares professionnels en exercice sont pris d'assaut. Pierre Lopes, couvreur à Vichy, reçoit encore plus d'une centaine d'appels d'habitants chaque semaine, lui demandant des bâches ou des tuiles. Mais son carnet de commande est complet. "S'il s'agit d'un jour ou deux d'intervention, on peut arriver à dépanner, mais la réfection complète d'une toiture, cela demande un an et demi", regrette le professionnel.
Si les habitants se sont résignés à patienter, certains restent particulièrement touchés. "La nuit, je ne dors pas dès qu'il pleut. J'ai peur que la toile s'en aille et que ça soit encore pire que le jour où c'est tombé. J'y pense à chaque fois qu'il y a de la pluie", confie l'une d'entre eux, au pied de sa maison au toit recouvert d'une bâche verte. À Vichy, une centaine de bâtiments publics ont par ailleurs été endommagés, des édifices qui ne seront pas réparés avant plusieurs années.
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