VIDÉO - Deux morts et de nombreux dégâts : les images de la tempête Mathis

Les bourrasques ont balayé la quasi-totalité du pays. La tempête Mathis a fait basculer, ce vendredi 31 mars, près de 80 départements français en vigilance jaune et orange aux vents violents, avant que la liste ne s'allège en début de soirée. 

La violence du phénomène a fait deux morts. En milieu de journée, un jeune homme de 19 ans stationné sur une aire de repos à Senones (Vosges), a été écrasé par la chute d'un arbre. Dans la soirée, un autre jeune homme, âgé de 24 ans, a été mortellement percuté par un arbre alors qu'il circulait sur une route au sud de Mulhouse (Haut-Rhin), a-t-on appris auprès du commissariat central de la ville, confirmant une information du journal L'Alsace. Sa passagère a été hospitalisée "dans un état grave".

Par ailleurs, les dégradations se sont accumulées dans de nombreux départements, à commencer par la commune de Buzançais, dans l'Indre, frappée par une tornade. Elle n'a touché que quelques rues de cette commune de 4500 habitants et n'a pas fait de blessés, mais les dégâts sont malgré tout importants : près de 200 habitations sont endommagées, les pompiers sont intervenus 55 fois pour des chutes d'arbres, de cheminées et des toitures arrachées. A Saint-Jean-de-Sauves (Vienne), 50 bâtiments ont été sinistrés, dont un groupe scolaire et un Ehpad. 

Dans la Nièvre, 1600 foyers ont été privés d'électricité pendant plusieurs heures. Idem en Saône-et-Loire, où 16.000 foyers ont subi des coupures de courant, et dans l'Indre, 500 foyers. 

Dans l'école primaire Immaculée-Conception de la commune, le pire a été évité de justesse : une poutre a traversé la classe en plein cours, perçant à travers la fenêtre, comme le montrent les images du reportage du 20H de TF1 en tête d'article. Aucun enfant n'a heureusement été blessé, mais tous sont choqués et une cellule psychologique a été ouverte. 

Les habitants ont été pris de court par une tornade rapide et dévastatrice. L'un d'eux a retrouvé la vitre arrière de sa voiture brisée. "Il y a eu un grand souffle, ça n'a même pas duré une minute, mais c'était impressionnant", confie le riverain. "Le temps était noir, et tout d'un coup, on a eu de l'eau, de la grêle, de l'orage. Puis j'ai eu un coup de téléphone, j'avais des trous dans ma toiture", rembobine un autre habitant. Dans son jardin, les tuiles se sont écrasées sur la pelouse. Les artisans sont déjà à pied d'œuvre pour réparer son toit, perforé sur toute sa bordure. 

Dans la Vienne également, une tornade a déferlé sur le village de Saint-Jean-de-Sauve en quelques instants seulement, sans toutefois faire de blessés. Le phénomène d'une rare violence est survenu peu avant 10h du matin, alors qu'un petit marché se tenait, laissant sur son passage les rues du centre du village jonchées de débris. Quelques maisons ont perdu leur toiture, un Ehpad et le préau d'une école ont aussi été touchés. 

"D'un seul coup, tout s'est mis à voler. Ça n'a pas duré longtemps, mais c'était vraiment très impressionnant. Même le camion de la poissonnière s'est soulevé", se souvient une passante dans le reportage du 20H de TF1 ci-dessus. Une commerçante, qui tient la boucherie, est sous le choc : le vent a soulevé le toit du bâtiment, faisant s'envoler des ardoises d'un côté et fissurant le mur de l'autre. "Les portes se sont mises à claquer, à s'ouvrir de partout. Ça tournait, ça volait de partout", explique-t-elle. 

La priorité pour les pompiers est maintenant de sécuriser les bâtiments, dans la crainte que de nouveaux coups de vent ne viennent arracher d'autres morceaux de toiture et les faire "s'envoler vers des habitations, voire toucher des habitants", explique le lieutenant-colonel Didier Nicolleau. Un couple de retraités, qui a vu ses fenêtres se briser, a peur de revivre le cauchemar. "On est désemparés, on ne sait pas ce qu'on va faire... On dit que ça n'arrive qu'ailleurs, mais ça arrive aussi chez nous, et ça va recommencer, il ne faut pas se faire d'illusion", déplorent-ils. 

D'ouest en est, Mathis a soufflé avec une grande virulence, mais sa force a progressivement décliné. La nuit dernière, les rafales ont percé jusqu'à 146 km/h dans le Finistère. Ce vendredi, 116 km/h ont été enregistrés à Plougonvelin, sur la pointe du département, tandis qu'à Lons-le-Saunier, dans le Jura, on relevait 130 km/h, tout comme à Radinghem, dans le Pas-de-Calais.

La Manche n'a pas été épargnée, marquée par "des vents très forts", précise Météo-France dans un bulletin. Le centre de prévision a relevé 116 km/h à Cherbourg, 103 à Caen, et "de façon générale entre 110 et 120 km/h sur le côtier normand". À Barfleur, les habitants sont habitués aux coups de vent, mais celui du jour n'avait rien de rassurant. "On s'envole un peu, les poubelles aussi,", détaille une riveraine dans la vidéo en tête d'article.

La tempête a également provoqué de nombreuses coupures de courant : 10.000 foyers sont privés d'électricité ce vendredi soir en Saône-et-Loire. Elle a aussi entraîné des perturbations sur le réseau ferroviaire dans le Nord, comme à Lille où le trafic est encore très perturbé.

En début de soirée, Météo-France a classé en vigilance jaune 67 départements pour "vent violent", et 45 départements (souvent les mêmes) pour "orages", des chiffres en baisse par rapport aux relevés de la mi-journée.  Le Pas-de-Calais et la Manche, un temps classés en vigilance orange, sont repassés en jaune. "La tempête Mathis s'évacue vers les Pays-Bas en s'atténuant. Le vent, quoiqu'en baisse, reste assez fort encore quelques heures", précise l'organisme dans son dernier bulletin.