Sécheresse : va-t-on vers une pénurie et une hausse des prix des pommes de terre ?

Léa Prati | Reportage C. Adriaens-Allemand, T. Chartier
Publié le 5 août 2022 à 20h06, mis à jour le 5 août 2022 à 22h49
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Source : JT 20h WE

La sécheresse pourrait avoir des conséquences sur le légume préféré des Français : la pomme de terre.
En effet, sa croissance est très dépendante de la présence d'eau dans les sols, amoindrie cette année avec la sécheresse.
La semaine du 1er août 2022, le cours de la tonne de pomme de terre est passé de 200 à 250 euros.

Depuis le début du mois de juillet, la France est en proie à une sécheresse historique. La semaine prochaine, le pays risque même de faire face à un quatrième épisode caniculaire. Les vagues de chaleur successives et le manque d'eau font souffrir la végétation et les plantations, et notamment les pommes de terre. 

Particulièrement sensibles au stress hydrique, ces dernières ont cessé très tôt leur croissance dans l'année. Les producteurs récoltent donc des légumes extrêmement petits. "On a actuellement des pommes de terre qui sont très petites et qui devraient faire le double", explique Vincent Dezitter, producteur de pommes de terre à Spycker (Nord). "On est inquiet, car c'est déjà une perte de récoltes. Or, qui dit pertes de récoltes, dit pertes d'argent", ajoute-t-il dans le reportage du 20H de TF1 en tête de cet article. 

Et le cas de Vincent est loin d'être isolé. Dans une entreprise des Hauts-de-France, on conditionne et on revend la production de 200 agriculteurs de la région. Les premières récoltes en baisse commencent à arriver à cause de la sécheresse. Les prévisions sont alarmantes. "On sait déjà qu'on fera 30% de tonnage en moins que les autres années, donc forcément les prix seront plus élevés", affirme Sabine Gombert, présidente et directrice générale d'Asseman à Météren (Nord).

Pour autant, la pomme de terre est une espèce qui présente tous les ans des grandes variations de rendements. L'année dernière, qui était la plus humide depuis 1974, a connu un important excédent du légume préféré des Français. L’enjeu est l’acceptation par le consommateur des variations de production de pommes de terre. "Nous sommes face à un système agricole et agroalimentaire qui s’est construit autour de l’idée qu’il n’y a pas de fluctuation de rendements entre années", explique Christian Huyghe, directeur scientifique Agriculture de l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement à Ouest-France. "Pourtant, le réchauffement climatique à l’heure actuelle se traduit déjà par une augmentation de ces variations. Le grand défi tient au fait d’accepter ces aléas, sans vouloir à tout prix avoir une production homogène au fil des ans".

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Mais la hausse se fait déjà ressentir dans le panier. Rien que la semaine du 1er août 2022, le cours de la tonne de pomme de terre est passé de 200 à 250 euros. C'est une mauvaise nouvelle pour les Français qui en consomment, en moyenne, un kilo chaque semaine. "On va devoir en manger moins parce que c'est vrai que ça devient trop cher", explique un client. 

Une augmentation est à craindre pour la vente au détail au marché ou en supermarché, mais aussi sur les produits à base de pomme de terre fabriqués pour les industriels. "On avait, cette année, une augmentation des surfaces qui était liée à la demande très forte des industriels et notamment sur le marché de la frite et de la chips. Mais force est de constater que les rendements ne seront pas au rendez-vous", explique Geoffroy D'évry, président de l'Union national des producteurs de pommes de terre (Unpt). Pour autant, on ne peut pas parler encore de pénurie. 

Pour les fabricants, il faudra soit revoir leurs ambitions à la baisse, soit se tourner vers d'autres pays producteurs en Europe comme l'Allemagne ou la Pologne.


Léa Prati | Reportage C. Adriaens-Allemand, T. Chartier

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