6000 habitations ont été touchées par les inondations dans le Pas-de-Calais depuis deux semaines.Dès ce lundi, des pompes d’une grande capacité vont arriver des Pays-Bas, un pays européen qui a l'expertise de l’évacuation des eaux de pluie.Les wateringues, un système qui fonctionnait jusqu'alors, a été dépassé par l'ampleur du phénomène.
Le marais de Guînes encore sous l’eau. Et certains habitants ne cachent pas leur colère. En cause, les wateringues, les canaux de drainage de pluie. De Calais à Dunkerque, la région est un territoire gagné sur la mer il y a mille ans grâce aux wateringues, un réseau de canaux, d'écluses et de ponts, censé garder au sec 450.000 personnes. Mais cette fois, les installations ont été débordées. "Les pompes historiques ne sont malheureusement plus suffisantes dans les périodes de crue comme celles que l'on vient de vivre", explique Xavier Foissey, président de la deuxième section de wateringues du Pas-de-Calais.
Des pompes louées en urgence
Il a fallu louer en urgence une pompe mobile, alimentée par un tracteur, sans quoi la maison aurait déjà les pieds dans l'eau. Les 1500 kilomètres de canaux sont gérés par différents acteurs. L’entretien des plus petits est réalisé par onze sections locales, souvent composées d’agriculteurs et financé par une taxe payée par les habitants. "On a un budget de 400.000 euros pour entretenir 190 km de wateringues. On essaye de faire au mieux avec les moyens du bord", poursuit Xavier Foissey.
L’eau des wateringues rejoint ensuite des canaux plus importants, puis la mer. La partie que l’on voit dans les images en tête de cet article est à la charge des institutions intercommunales des wateringues. En bout de chaîne, encore des écluses et des pompes, mais celles-là sont beaucoup plus grosses. Là-bas, 49 mètres cube sont évacués à la seconde, 24h sur 24, vers la mer. Mais le volume d'eau traité, considérable, n'est toujours pas suffisant.
L'eau ne s'évacue pas assez vite. La sécurité civile a dû installer des pompes supplémentaires. Les inondations ont montré les limites des wateringues. "C'est sûr que pour les années à venir, avec le changement climatique, il faut qu'on réfléchisse à de nouvelles solutions sur les stations de pompage, sur les canaux, et à l'échelle locale pour limiter l'arrivée rapide des eaux", explique Philippe Parent, directeur de l'institution intercommunale des wateringues.