REPORTAGE - Sécheresse : les images inquiétantes de la Loire à son plus bas niveau

TF1info | Reportage : Laurine Jeanson, Stefan Iorgulescu, Delphine Sitbon
Publié le 29 août 2022 à 20h28, mis à jour le 30 août 2022 à 15h13

Source : JT 20h Semaine

La Loire, le plus long fleuve de France, est presque à sec.
Par endroits, il est même possible de traverser son lit à pied.
La pêche, le transport fluvial, le tourisme, et la biodiversité sont menacés.

À Blois, entre les îlots de sable et la végétation, la Loire est devenue une simple pataugeoire. "Depuis quelques années, on peut traverser en bottes facilement", témoigne sur place Cécile Legrand, du Conservatoire d'espaces naturels du Loir-et-Cher. Le site, que l'on peut découvrir dans le reportage en tête d'article, permet d'observer un îlot en cours de végétalisation, tandis qu'une plante originaire d'Amérique du Sud, la jussie, a envahi le lit de la Loire jusqu'à remplacer la végétation locale. Depuis 2017, les sécheresses à répétition ont modifié le paysage, mais aussi tout l’écosystème. 

Des images aériennes permettent d’appréhender l'ampleur du phénomène : des bancs de sable, des mares, des arbres morts. Et les pluies de la semaine dernière, tellement attendues, n’y ont rien changé. Partout sur son parcours, celui du plus long fleuve de France, la Loire est au plus bas. 

La navigation menacée

À Saumur, située à 150 kilomètres en aval, quelques bateaux laissent croire que la situation est meilleure : il n’en est rien. Si des bateliers continuent de naviguer avec des touristes à bord, cela devient de plus en plus compliqué. Avec à peine 40 centimètres d'eau par endroit, les premières à souffrir sont les hélices qui frottent au fond. Vincent Pocquereau, qui organise des excursions sur la Loire avec son bateau, a déjà usé 22 hélices cet été- au lieu de neuf habituellement. Autre inconvénient : la température de l’eau empêche désormais le refroidissement du moteur : cet été, elle a atteint 29 degrés par moments.

C’est bien toute la Loire qui est touchée par la sécheresse. Le Cher, son principal affluent, a vu son débit divisé par six cet été. L’eau de pluie accumulée par les barrages ne permet même plus d’augmenter son débit. Normalement en hiver, des pluies tombent en abondance sur le Massif central et remplissent les barrages de Naussac et Villerest. Quand l’été arrive, cette eau est déversée dans la Loire pour alimenter son débit. Mais cette année, les réserves étaient clairement insuffisantes. Si la pluie vient encore à manquer l'hiver prochain, le phénomène pourrait s'aggraver et occasionner des coupures d'eau potable, des baisses de production d'électricité, et de nouveaux impacts sur les écosystèmes.


TF1info | Reportage : Laurine Jeanson, Stefan Iorgulescu, Delphine Sitbon

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