À Nousty (Pyrénées-Atlantiques), la quasi-totalité des 600 maisons est recouverte de bâches.En juin dernier, un violent épisode de grêle détruisait leurs toits.Cinq mois après, les travaux de remise en état n’avancent pas à cause d'une pénurie de tuiles.
Une bâche en guise de toit. Il y a maintenant cinq mois, d’énormes grêlons détruisaient la toiture d’Anne-Marie. Depuis, toutes les tuiles ont été retirées et la pluie s’est infiltrée partout à l’étage. "On a tout le pan de mur qui est abimé, toute cette partie-là qui a pris l’eau", montre-t-elle, dans le reportage du 20H de TF1 ci-dessus. "Ça fait mal au cœur. 26 ans qu’on habite ici, c’est dur..."
Mais ce n’est pas ce qui inquiète le plus cette propriétaire. "Ça, c’est le pire. Les velux qui cassent avec la grêle", affirme-t-elle. Le froid et l’humidité pénètrent. La facture d’électricité risque d’exploser. "On est obligés de chauffer pour éviter justement la moisissure et l’humidité, donc on chauffe pour rien."
Pour mettre fin à son calvaire, Anne-Marie attend désespérément des tuiles en ardoise en rupture de stock depuis des mois. "Au début, c’était pour octobre, après ça a été pour novembre et là, on nous a dit peut-être mi-décembre", déplore-t-elle.
Près de 600 maisons endommagées à Nousty
En juin dernier, la quasi-totalité des 600 maisons de la commune de Nousty (Pyrénées-Atlantiques) étaient bâchées. Cinq mois plus tard, les trois quarts attendent toujours des réparations. C'est le cas de Jean-Paul, qui vit lui aussi un cauchemar. "Il y a des gros trous d’un mètre carré à peu près par endroits. Tout est cassé, tout est explosé, on n’a plus de tuiles. On a mis une bâche et ça passe quand même", souffle-t-il.
Jean-Paul fait pourtant partie des chanceux, car il vient enfin de trouver des tuiles. "On va refaire le toit avec des tuiles d’occasion qu’on a trouvées sur Internet."
La pénurie d’ardoises et de tuiles est bien réelle. En cause : la forte hausse de la demande et l’explosion des prix de l’énergie. "On a réussi à faire un côté et on a reçu le reste des tuiles qu’hier. Il y en a qu’on ne peut même pas avoir. On les aura qu’au mois d’avril ou mai", affirme Gervais Sierra, charpentier. En attendant, certains vont passer tout l’hiver sous ces bâches. Les habitants des maisons les plus touchées ont déjà dû être relogés.