La sécheresse frappe le Haut-Doubs depuis plusieurs années, mais la situation devient de plus en plus inquiétante.La majestueuse cascade du Saut du Doubs est notamment à sec, et l’assèchement de la rivière a des répercussions sur l’activité touristique.
"On le voit petit à petit descendre ce pauvre Doubs". Sur près d’une dizaine de kilomètres, la rivière a presque disparu. La majestueuse cascade du Saut du Doubs est à sec. En avril, l’eau tombait encore. Désormais, un mince filet d’eau, à peine visible par endroits, s’écoule péniblement dans le lit de la rivière. La chaleur et l’absence de pluie ont asséché cette frontière naturelle entre la France et la Suisse sur plusieurs kilomètres. "On est surpris. On ne s’y attendait pas. C’est un peu désolant, surtout pour le tourisme. On voit de moins en moins de touristes ici", témoigne une cycliste.
L’assèchement du Doubs a des répercussions sur l’activité touristique du secteur de Villers-le-Lac. La compagnie des Bateaux du Saut du Doubs a par exemple été obligée de réduire son parcours. "Il manque à peu près sept mètres actuellement. C’est la première fois que ça arrive à cette époque de l’année et aussi tôt", affirme Tiffany Droz-Bartholet, directrice des Bateaux du Saut du Doubs.
L’embarcadère a été déplacé à trois kilomètres au-delà, où le niveau d’eau est suffisant. Une fois à bord, le panorama dévoile une apparence méconnue : près de dix mètres de falaises habituellement immergées se dévoilent face aux regards ébahis des touristes. "Là, on voit bien entre le côté de la roche gris et le côté beige où le niveau d’eau est censé arriver en temps normal. Toute la roche est encore beaucoup plus visible maintenant, et c’est très impressionnant", poursuit Tiffany Broz-Bartholet.
Les bateaux cheminent au creux de canyons vertigineux créés par l'abaissement du niveau de l'eau. Pour les passagers, le dépaysement est total. "On découvre d’autres paysages, une autre planète presque. C’est presque idyllique", s’émerveille l’un d’eux. "C’est inquiétant, dit un autre. Parce que je pense qu’à terme, c’est une rivière qui va mourir".
Un lac qui s’évapore
Plus en amont de la rivière, la situation est tout aussi alarmante. Le Doubs ne se jette quasiment plus dans le lac de Saint-Point. Ce qui oblige la base nautique à revoir ses activités. "On ne peut plus faire de canoë sur le Doubs, car il y a des zones où on ne peut plus flotter, tout simplement. Donc, on s’est adaptés, on propose des balades à la mi-journée sur le lac", explique Clément Rota, moniteur à la base nautique des Grangettes.
Le terrain de jeu des kayakistes est restreint, pour leur plus grande déception. "Dans le lac, il n’y a pas vraiment de courant. Ce n’est pas pareil. Dans une rivière, c’est toujours un peu plus marrant", souffle l’un d’eux. Depuis le début de l’été, le niveau du lac a baissé de 40 centimètres.
Une situation qui ne date pas d'hier. En 2018, la rivière s'était déjà asséchée. Une situation qui s'est répétée les années suivantes, et semble empirer.
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