Des orages violents se sont succédés sans répit dans le Gard et l'Hérault en quelques heures.Ils ont causé des inondations et d'importants dégâts par endroits.Retrouvez les images de ces intempéries hors norme.
Des orages particulièrement violents se sont suivis depuis mardi après-midi, jusqu'au milieu de la nuit, dans le Gard et l'Hérault. Les habitants n'ont eu que peu de répit, face à ces intempéries d'une intensité inhabituelle : au total, 130.000 éclairs ont été recensés dans les deux départements. Si on ne déplore aucune victime, et que les dégâts sont restés limités, les quantités d'eau considérables qui se sont abattues à l'occasion de ces orages quasi-stationnaires ont inondé des rues et des maisons, et rappelé de mauvais souvenirs aux habitants.
Le nettoyage s'est amorcé ce mercredi matin à Montpellier, comme on peut le voir dans le reportage ci-dessus, mais les traces de l'inondation provoquées par le débordement du Lez sont encore visibles. C'est la troisième fois en trois ans : les riverains se sont habitués, mais restent vigilants. "Quand la pluie est un peu conséquente, il faut ranger les terrasses", nous explique un restaurateur, "si l'eau monte un peu, ça prend tout et ça peut être dangereux". La nuit dernière, le danger fut bien réel pour nombre d'habitants du Gard et de l'Hérault.
Un orage stationnaire au-dessus de Nîmes
À Nîmes, où un orage intense a stationné pendant plus de deux heures, le centre-ville a été rapidement inondé. 135 mm d'eau sont tombées, soit l'équivalent d'un mois et demi de précipitations. Certains habitants ont eu les plus grandes difficultés pour se mettre à l'abri. Une conductrice, finalement évacuée sur un gymnase d'accueil, s'est même retrouvée bloquée dans sa voiture. "La peur que j'ai eue, c'était de ne pas sortir de la voiture", témoigne la jeune femme, "que l'eau continue à monter et que les pompiers n'arrivent pas à temps". À Nîmes ce matin, les opérations de nettoyage et de pompage ont débuté dans de nombreux bâtiments de la ville, comme on peut le voir dans cet autre reportage ci-dessous.
La capitale gardoise, encore traumatisée par les inondations meurtrières du 3 octobre 1988, a mis tout en œuvre depuis, pour ne plus revivre une telle tragédie. Des canalisations traversent souterrainement la ville, les "cadereaux", pour que l'eau des crues n'y stationne pas, le plan d'urbanisme a été revu, et les informations sont centralisées en temps réel lors des épisodes orageux. Des investissements majeurs déjà amortis, selon les autorités municipales, en ayant déjà empêché ou atténué de nouvelles catastrophes.
Un peu plus au nord, à Prades-le-Lez, il faudra encore plusieurs jours pour assécher un parking. Mardi après-midi, en quelques heures, deux orages cévenols se sont abattus sur cette commune de l'Hérault. "Cet emplacement, hier c'était une rivière avec 20 cm d'eau, qui coulait, jusqu'à l'entrée du garage", témoigne Raymond Poulenas, un des habitants de l'immeuble sinistré. 80 cm d'eau sur près de 600 m² doivent encore être pompés, et l'ascenseur de l'immeuble est hors service pour plusieurs semaines. De nombreuses vidéos filmées dans la région circulent sur les réseaux sociaux, montrant ici une route disparue sous un torrent furieux, ou là l'eau qui s'infiltre partout dans les maisons individuelles.