Mais de quoi nous parle Soprano dans "L’Everest" ?

par Judith KORBER
Publié le 19 octobre 2016 à 13h48
Mais de quoi nous parle Soprano dans "L’Everest" ?
Source : sipa

MESSAGE - Malgré le terrorisme, l’abrutissement de la jeunesse et la mort de son ami Sya Styles, emporté par la maladie, Soprano garde espoir comme il nous le dit dans son dernier album "L’Everest". Petite explication de textes par LCI.fr...

Sur certaines chansons, il faut faire abstraction de la musique. Mais si quelques boucles sont particulièrement irritantes pour les oreilles, le dernier album de Soprano, L’Everest, cache aussi des paroles touchantes et pleines de sens. A l’occasion de la sortie du nouvel opus du chanteur marseillais, LCI vous livre son explication de texte. 

L’espoir plus fort que la terreur

Saïd M’Roumbaba, alias Soprano, a visiblement été marqué comme tous les Français par les attentats qui ont endeuillé notre pays ces derniers mois. Sur  "Le Diable ne s’habille plus en Prada", l’artiste se met ainsi dans la peau de Lucifer et chante : "J’ai tout perdu depuis que les hommes font pire que moi (…) Les hommes lui ont fait les poches (…) Certains exercent leur folie meurtrière au nom de Dieu". Mais même s’il estime dans 'Le Coeurdonnier" que "Le monde a le cœur déchiré", Soprano garde espoir grâce à "l’innocence d’un enfant", "le sourire d’un passant" ou "la douceur d’une maman". Et puis, il y a l’amour. "L’amour est le meilleur fusil contre la terreur", lance-t-il dans "Mon Everest" en duo avec Marina Kaye. 

Trop de paillettes nuit à la jeunesse

Soprano n’est pas le dernier à faire la fête et à sortir le "gros gamos" pour aller sur la piste de danse comme il le clame sur "En feu". Mais le rappeur estime aussi que trop de paillettes nuit à la jeunesse, notamment celle – mais en existe-t-il une autre ? – qui s’affiche sur les réseaux sociaux. "Internet brûle les neurones beaucoup plus que la beuh", estime ainsi Soprano sur "Le diable ne s’habille plus en Prada". Dans le titre "Rihanna", il en remet une couche sur la vacuité d’Instagram, Facebook et Twitter en lançant : "Selfie, selfie, selfie, dénudé, pour avoir quelques 'j'aime' . Sexy, sexy, sexy, endiablé, our avoir un petit je t'aime". Notons au passage que Soprano fait lui-même preuve de sobriété dans les messages publiés sur ses différents comptes. 

Un homme marqué par la perte d’un être cher

"Roule" est peut-être la plus belle chanson de l’album, c’est sans conteste la plus touchante. Soprano y revient sur la mort d’un être cher. "Oui, je roule, roule, roule, roule jusqu’au bout de la nuit. J’accélère, majeur en l’air, en insultant ta foutue maladie (…) Au moins cette fois, ta douleur n’est plus là, tu reposes en paix, on croit au paradis", chante-t-il. S’il n’est pas nommé, on pense très fort à Sya Styles. Le DJ et membre fondateur des Psy 4 de la Rime, aux côtés de Soprano, est décédé en octobre 2015 à l’âge de 37 ans. Si les causes de son décès n’ont pas été précisées, le rappeur déclare dans "Mon Everest" : "Le cancer m’a volé un frère". 

Les amis, c’est pour la vie

Ses potes, Soprano en parle dans "Mes Kwell". "Quand t’as des kwell, dis-toi que tu restes solide (…) Les années défilent et défilent et tu verras les mêmes têtes autour de ma petite casquette", chante l’artiste. Kwell signifie en comorien vrai, authentique. C’est aussi le nom qu’a choisi Soprano pour baptiser sa marque de vêtement pour hommes lancé début 2015. 

Un père attentif

Marié depuis 20069 avec Alexia, Soprano a un garçon Lenny (7 ans) et deux filles Inaya (9 ans) et Luna (4 ans). Dans "Post Scriptum", il adresse une lettre à ses enfants dans laquelle il partage avec eux ses belles valeurs : "Si tu trouves l'équilibre au milieu de tous ces déséquilibrés, Si tu te juges avant de pointer du doigt, Si face à l'insulte tu restes courtois, Si face à la maladie, tu restes un homme de foi (…) tu seras un homme mon fils" ; "Si t'encaisses les coups bas avec de la hauteur, Si tu pardonnes, mais sans la maladie d'alzheimer, Si le regard des autres n'influe pas sur celui que tu portes sur toi, Si le superficiel valorise pas ton habillage, Si ton charme naturel remplit ta trousse de maquillage… Vous serez des femmes, mes filles".


Judith KORBER

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