"Il faut que ça débouche sur quelque chose !" : jour de rentrée pour la Convention citoyenne pour le climat

Publié le 5 octobre 2019 à 9h30
"Il faut que ça débouche sur quelque chose !" : jour de rentrée pour la Convention citoyenne pour le climat
Source : Felicia Sideris

PREMIER PAS- Inquiets, enthousiastes ou sceptiques. Les 150 Français tirés au sort pour participer à la Convention citoyenne pour le climat se sont retrouvés pour la première fois ce vendredi au siège du Conseil économique, social et environnemental, à Paris. Un baptême démocratique qu'ils nous racontent.

En majuscules, "jour 1" posé, froidement, sur l’écran de projection. Car au Palais d’Iéna, ce vendredi 4 octobre, s’ouvrait la Convention citoyenne pour le climat. Mais c’était surtout le premier jour d’Alexia, Guillaume, Francine et Maire José. Ils font partie de ces 150 Français, tirés au sort, pour participer à ce rendez-vous démocratique. Une grande première pour eux.

Des premiers pas parfois hésitants

Tandis que quelques-uns se prêtent très volontairement au jeu des caméras, d’autres se montrent plus timides ou refusent catégoriquement. Marie José fait partie de ceux qui semblent impressionnés. "Je me demande à quelle sauce on va être mangé", nous glisse celle qui confie faire "ce qu’elle peut à [son] niveau pour ne pas abîmer la planète", sans toutefois se mobiliser outre mesure. Si on lui a expliqué le déroulé sur le papier, la sexagénaire venue accompagnée de son mari ne sait pas "réellement ce qui va se passer", tout comme Francine pour qui participer à un tel exercice relève de la "grande première". Cette retraitée qui pensait d’abord, lors de l’appel, qu’elle faisait "face à une blague", veut surtout aider à faire avancer les choses, et est venue depuis la campagne de Manosque très tôt tout en n'ayant "aucune idée" de ce qui l’attend. 

Si les deux femmes sont sereines Alexia, elle, est un peu déboussolée. Triturant son sac bleu, cette étudiante en médecine à Montpellier admet facilement être "intimidée" par l’ exercice. "Je me demande comment, du haut de mes 22 ans, je vais me faire entendre." Originaire de Guadeloupe, son objectif est de porter un double message : celui de sa génération et aussi celui de son île. La voix de la future médecin se fait plus assurée et plus grave lorsqu’elle nous dit que c’est aux jeunes de "bouger". "C’est à nous, demain, de changer les choses :  Là, on en a l’opportunité !"

Grégoire, de son côté, est particulièrement enthousiaste. Venu le matin même de Normandie, il confesse s’être "renseigné" sur le dispositif durant les dernières semaines. Pour le père de famille de 31 ans, la principale attente de la journée est de repartir avec un "état des lieux global". "Je veux savoir ce qu’on attend de moi, ce que j’aurais le droit mais aussi le devoir de faire." Une attente rapidement comblée. 

Pour le moment, ça se passe très bien!
Grégoire, citoyen tiré au sort

Comme le cadre de formation, cette "France miniature" s’installe. Photos et selfies, yeux levés vers la double coupole, pas hésitants. Munis d’un tote bag, objet devenu le remplaçant du sac en papier ou en plastique, portant le logo de la Convention, les "tirés au sort" s’acclimatent au lieu prestigieux avant de s’installer. Tandis que certains postent sur Instagram, d’autres mettent leurs téléphones à charger à côté des plus studieux qui feuillettent le "questionnaire d’entrée" devant lequel ils sont installés. Alexia fait partie de ses derniers. Assidue, elle retranscrit les premières informations. Mots d’accueil de Patrick Bernasconi, Président du Conseil économique, social et environnemental, présentation des "garants de la Convention citoyenne", des différents acteurs présents..., les yeux rivés sur la tribune, elle n'en rate pas une goutte. Les "animateurs" détaillent aussi les "questions pratiques". Comme la signification des "sonneries". Si les élus et personnels d’Etat y sont habitués, les 150 citoyens ne savent pas que le son de cloche indique qu’il faut se rendre dans l’hémicycle tandis que deux signifient qu’il faut se diriger vers la salle hypostyle.

Des participants "rassurés" par les présentations du jour

Tant de détails qui permettent à un bon nombre d’entre eux d’être rassurés. Alexia est d’ores et déjà mieux dans ses baskets. Après avoir discuté avec les autres participants, la jeune femme est certaine qu’elle vivra un "beau moment d'échanges" durant les six prochaines semaines, dans lequel elle aura sa place. Et pas n’importe laquelle : "En fait, j’amène un brin de jeunesse", nous assure-t-elle, enjouée.

Grégoire, lui aussi, est satisfait de son baptême. Il juge le "cadrage" du jour suffisant pour démarrer le week-end. Et salue tout particulièrement l’intervention de Cyril Dion qui a "bien mis la pression à tout le monde". Le réalisateur et écrivain, qui fait partie des "garants" de l’événement, a notamment noté la "responsabilité" des 150 personnes devant lui. Un discours auquel l’hémicycle a répondu par une salve d’applaudissements. 

Car tous ceux que nous interrogeons sont unanimes. S’ils sont venus "apporter leur pierre à l’édifice", ils comptent surtout "découvrir" une thématique et en "apprendre" le plus possible sur le sujet. Quitte à changer d’avis. Le plus important pour eux ? Que leurs efforts soient récompensés. Les six week-ends, étalés jusqu’en janvier, doivent être traduits par des textes que "tout le monde comprend". "Il faut que ça débouche sur quelque chose !", prévient dès aujourd’hui Marie-José. 


Felicia SIDERIS

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