Birmanie : Aung San Suu Kyi condamnée à cinq ans de prison pour corruption

Dylan Veerasamy avec AFP
Publié le 27 avril 2022 à 8h20

Source : TF1 Info

L’ancienne dirigeante birmane a été condamnée à cinq ans de prison pour corruption.
La sanction est grandement critiquée par les observateurs internationaux.
Pour ces derniers, il s’agit d'"un procès politique" à l’encontre du prix Nobel de la Paix.

Après avoir été condamnée à 6 ans de détention, c’est une nouvelle peine qui est infligée à l’ancienne dirigeante birmane, Aung San Suu Kyi. Accusée d’avoir perçu près de 600.000 dollars et des pots-de-vin, la lauréate du prix Nobel de la Paix en 1991 a été condamnée à 5 années supplémentaires de prison. “Je ne sais pas si elle a demandé à faire appel", a indiqué à l'AFP le porte-parole de la junte militaire birmane, Zaw Min Tun.

Visée par de nombreuses infractions, dont la corruption, de la fraude électorale ainsi que la violation d’une loi sur les secrets d’État datant de l’époque coloniale, la Birmane de 76 ans, qui purge le début de sa peine dans une résidence surveillée, risque des décennies de prison. Assignée à résidence depuis le coup d’État de la junte birmane survenu le 1er février 2021, l’ex-dirigeante ne peut se présenter à ses procès, qui se déroulent dans la capitale birmane, Naypyidaw.

Une figure appréciée en Birmanie

La nouvelle sanction infligée à Aung San Suu Kyi a été grandement dénoncée par les observateurs internationaux en charge de la Birmanie, estimant qu’il s’agit d’un procès politique avec un seul but : écarter l’ancienne dirigeante du pouvoir et du cadre politique. "La motivation politique est évidente. C'est une autre étape sordide dans la consolidation du coup d'État", dénonce David Mathieson, un analyste spécialiste du pays.

Malgré ces condamnations qualifiées d’arbitraires par la communauté internationale et multipliées par la junte birmane, Aung San Suu Kyi reste une figure appréciée en Birmanie, bien qu’ayant été critiquée pour son manque d’action face aux persécutions subies par les Rohingyas, une minorité musulmane du pays, depuis 2016.


Dylan Veerasamy avec AFP

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