Pass vaccinal : "On n'est pas à deux ni trois jours près" pour sa mise en place, selon Bruno Retailleau

ML
Publié le 11 janvier 2022 à 11h15
Pass vaccinal : "On n'est pas à deux ni trois jours près" pour sa mise en place, selon Bruno Retailleau

CAMPAGNE VACCINALE - Le président du groupe Les Républicains au Sénat a défendu un refus de se précipiter dans l'examen du projet de loi sur le pass vaccinal, tout en assurant qu'il soutiendrait le texte et que son camp s'alignera sur cette décision.

"On ne pouvait pas légiférer sur ce texte dans l'hystérie". Invité dans l'Interview Politique sur LCI ce mardi, le président du groupe Les Républicains au Sénat Bruno Retailleau a assumé le temps pris par les Sénateurs pour étudier le projet de loi pour l'instauration du pass vaccinal. Après avoir été adopté le 6 janvier dernier par l'Assemblée nationale, ce texte a été examiné lundi 10 janvier en commission, puis entre ce mardi 11 janvier dans l'hémicycle.

"Avec quasiment tous les présidents de groupe, on a considéré qu'on ne pouvait pas légiférer sur ce texte dans l'hystérie, et c'est l'honneur du Sénat", a affirmé le chef de file des Républicains au Sénat, estimant que "la semaine dernière, le climat n'était pas serein". D'autant que selon lui, le temps ne presse pas tant. 

"Pas dans une opposition pavlovienne, systématique"

"Il faut des semaines, un mois et demi pour avoir un schéma vaccinal complet", a-t-il objecté, indiquant que ceux qui se vaccinent aujourd'hui pour la première fois ne pourront avoir leur pass qu'en février. "On n'est pas à deux ni trois jours près", a-t-il conclu, refusant d'avancer une date précise d'adoption de la loi. 

Par ailleurs, le seul retard pris par le texte incombe au Parlement, a-t-il défendu : "Des députés En Marche étaient à la buvette, le parti majoritaire n'était pas à son poste", a-t-il lancé, faisant référence à la suspension de débats après minuit le 4 janvier dernier après le refus de certains députés de poursuivre l'étude du texte. Le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal avait estimé quant à lui que le pass vaccinal entrera en vigueur "au plus tard dans les premiers jours de la semaine du 17 janvier", au lieu du 15 janvier comme prévu initialement.

Le chef de file des Sénateurs républicains a toutefois affirmé qu'il allait voter ce projet de loi, n'étant pas "dans une opposition pavlovienne, systématique". Il a souligné que le texte visait à lutter contre la surreprésentation de non-vaccinés en réanimation, qui occupent aujourd'hui 80% des lits selon lui. "L'objectif est de les protéger eux-mêmes d'abord", a-t-il estimé. 

Une série d'amendements au texte en débat

"On votera le texte mais on l'amendera", a-t-il toutefois souligné, détaillant une liste de limitations. Un des garde-fous imposé par le Sénat sera "un mécanisme d'autodestruction du pass vaccinal dès lors que la situation sanitaire ne l'exigera plus", un dispositif "protecteur de la liberté des Français", a-t-il assuré. Cet amendement permettrait en effet que le pass ne soit imposé que lorsque les admissions liées au Covid-19 dépasseraient les 10.000 patients pris en charge au niveau national. Un chiffre grimpant aujourd'hui à 23.000 personnes.

Par ailleurs, "pas question" de mettre en place "la sanction, le flicage des entreprises" au sujet du télétravail, a-t-il ajouté. "Nous sommes réticents au contrôle d'identité, réservé aux officiers de police judiciaire", a-t-il enfin déclaré. "En cas de soupçons (notamment dans le cas de la vente d'alcool à des majeurs uniquement par les buralistes, ndlr) on va trouver des dérogations, mais justement, on préférerait utiliser le mode dérogatoire plutôt que de demander systématiquement une vérification d'identité", a-t-il fait valoir. 

De plus, les Sénateurs ont aussi décidé de limiter ce pass vaccinal aux majeurs, les mineurs âgés de 12 à 17 ans restant soumis au pass sanitaire seulement.

Après des critiques adressées par la majorité notamment sur les dissensions au sein du camp LR sur le pass vaccinal à l'Assemblée Nationale, les sénateurs républicains voteront "très majoritairement" pour ce projet de loi, a assuré Bruno Retailleau. "Je recommande au gouvernement d'écouter les oppositions, surtout quand elles sont constructives", a-t-il conclu. "Nous essayerons de travailler loin de l'hystérie", a-t-il martelé.


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