Entretien des centrales nucléaires : sur LCI, Emmanuelle Wargon pointe "la responsabilité d'EDF"

SM
Publié le 31 août 2022 à 12h39
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Source : L'Invité Politique

Sur LCI, Emmanuelle Wargon écarte la responsabilité du gouvernement dans la pénurie de personnel dont souffre EDF pour entretenir le parc nucléaire français.
Pour la présidente de la Commission de régulation de l'énergie, "c'est à EDF d'avoir les ressources nécessaires pour entretenir les centrales".
Une réponse au directeur général d'EDF, qui dénonce un changement de cap du gouvernement sur le nucléaire.

Elle renvoie la balle à EDF. Emmanuelle Wargon estime que le "manque de bras" dont souffre EDF pour entretenir le parc nucléaire français relève de la "responsabilité de l'exploitant". C'est à EDF "d'avoir les ressources nécessaires, y compris les bras, les personnes, pour entretenir les centrales. Ce n'est pas le même débat que de savoir si on va en construire d'autres", a tranché la présidente de la Commission de régulation de l'Énergie ce mercredi matin sur LCI.

Invitée de notre matinale, l'ancienne ministre de la Transition écologique répond à la critique de Jean-Bernard Lévy, le directeur général d'EDF, lancée deux jours plus tôt, à la Rencontre des Entrepreneurs de France, organisée par le Medef. L'intéressé pointait la responsabilité de l'État dans cette situation de pénurie de personnel. "Pourquoi on n'a pas assez d'équipes formées ? Parce qu'on nous a dit : 'Le parc nucléaire va décliner, préparez-vous à fermer des centrales", a-t-il rappelé. En se préparant à cette éventualité, la filière n'a donc "pas embauché de gens pour construire" des réacteurs mais "pour en fermer".

Vers une modification de la législation sur le nucléaire

"Ce que dit Jean-Bernard Lévy, c'est que comme on n'était pas au clair sur la vision du projet nucléaire, cela ne rendait peut-être pas le secteur très attractif", analyse Emmanuelle Wargon. Maintenant que les intentions sont claires, "le sujet est dans l’entretien des centrales existantes, et non pas dans la construction de nouveaux sites", estime-t-elle. "Là, il y a un très gros effort collectif à faire, pour que cet entretien se fasse le mieux possible, le plus vite possible et que ces 32 réacteurs reviennent en production le plus vite possible", notant que la France est à "un niveau bas historique" en matière de production nucléaire. "C'est un enjeu très important pour le pays et sa souveraineté", insiste-t-elle. 

Sur la question de l'évolution de la politique du gouvernement sur le nucléaire - Emmanuel Macron avait annoncé la fermeture de 14 réacteurs d'ici à 2035 - l'ancienne ministre de la Transition écologique s'explique. "Le monde a changé vite, à l’époque, on pensait avoir besoin de moins d’électricité et d'énergie", rappelle-t-elle. "Or, pour lutter contre le dérèglement climatique, on a besoin de moins d'énergie et de plus d’électricité décarbonée en valeur absolue dans le mix énergétique", justifie-t-elle. "On a évolué dans la vision à long terme et donc les textes législatifs vont probablement être modifiés en ce sens", annonce-t-elle. 


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