De "La Chambre des Merveilles" aux étoiles, Julien Sandrel n’en finit plus de rêver

Publié le 17 mars 2023 à 14h19, mis à jour le 20 mars 2023 à 10h08

Source : JT 13h WE

Julien Sandrel publie un nouveau roman, "Les Extraordinaires", inspiré de la dernière campagne de recrutement de l’Agence spatiale européenne.
Sortie mercredi, l’adaptation du tout premier, "La Chambre des merveilles", vient de réaliser le meilleur démarrage parmi les nouveautés de la semaine.
L’écrivain se raconte dans un nouvel épisode du podcast Les Gens Qui Lisent Sont Plus Heureux.

Julien Sandrel a tourné le dos à un destin tout tracé pour devenir écrivain. Et ce n’est sans doute pas un hasard si chacun de ses romans raconte un changement de vie, parfois radical. Dans La Chambre des Merveilles, son tout premier best-seller paru en 2018, une maman célibataire se réinvente en réalisant la liste de rêves de son fils dans le coma. Sortie ce mercredi sur les écrans, l’adaptation par Lisa Azuelos avec Alexandra Lamy dans le rôle principal, vient de réaliser le meilleur démarrage parmi les nouveautés de la semaine.

"Enfant, quand on me demandait quel métier je voulais faire quand je serais plus grand, je disais écrivain ou metteur en scène", raconte le jeune quadra né à Hyères dans un nouvel épisode du podcast Les Gens Qui Lisent Sont Plus Heureux. "Après, je n’ai pas du tout fait ça. Des études scientifiques, un parcours en entreprise dans le marketing pendant une quinzaine d’années. Et si je me suis remis à l’écriture, vers 35 ans, c’est parce je n’avais jamais fait le deuil de ce rêve. De littérature, comme de cinéma."

Hasard du calendrier, la sortie de La Chambre des Merveilles sur grand écran coïncide avec celle en librairies d’un nouveau roman, Les Extraordinaires (Calmann-Lévy) où on retrouve tous les thèmes chers à son auteur. La seconde chance, la résilience, les rencontres improbables aussi. Médecin généraliste, Anna, l’héroïne, rêvait enfant de devenir astronaute. Les aléas de l’existence en ont décidé autrement. Jusqu’au jour où ses proches l’inscrivent sans la prévenir au concours de l’Agence spatiale européenne.

"Le point de départ, c’est un article dans un grand quotidien parlant de la sélection de nouveaux astronautes depuis 15 ans", raconte Julien Sandrel. "Ce qui m’a interpellé, c’est l’évolution de deux critères fondamentaux. Le premier, c'était l’âge limite pour se porter candidat, passé de 40 ans à 50 ans. Et le deuxième, c’était celui du handicap. Pour la première fois dans le monde, on recrutait un corps appelé les parastronautes, sur le modèle des sportifs paralympiques. Je me suis dit qu’il y avait des gens qui avaient rêvé de devenir astronautes et qui pensaient que c’était terminé pour eux. Et qui d’un coup voyaient cette porte se rouvrir."

Je voulais avant tout raconter une histoire humaine sur des passionnés d’espace. Et la manière dont leur rencontre va transformer l’existence de chacun
Julien Sandrel

Dans ses romans, Julien Sandrel privilégie l’écriture à la première personne, la manière idéale selon lui pour entrer dans la peau de ses personnages. "La plupart du temps, j’y vais au feeling. Mais là, j’ai ressenti le besoin de rencontrer de vrais candidats", raconte-t-il. "J’ai donc infiltré un groupe sur la messagerie Discord où plus de mille d’entre eux échangeaient des conseils, des encouragements. Je me suis présenté et j’ai pu échanger avec une trentaine, par visio à l’étranger ou en réel ici à Paris. J’ai même participé à une sorte de jury blanc où certains se présentaient. Ça m’a permis de nourrir la psychologie des personnages et notamment la manière dont ce rêve d’enfant était resté ancré en deux."

Histoire de parfaire encore ses connaissances, l’écrivain a également passé du temps avec Jean-François Clervoy, l’ingénieur et astronaute qui a effectué trois voyages dans l’espace avec la NASA dans les années 1990. "J’ai eu la chance qu’il veuille bien répondre à toutes les questions que je me posais sur son parcours", souligne-t-il. "Mais aussi sur tout ce qui se joue de l’autre côté du miroir puisqu’il était membre du jury qui a recruté Thomas Pesquet en 2008. Ce qui m’a donné un panorama complet de cet univers sachant que je voulais avant tout raconter une histoire humaine sur des passionnés d’espace. Et la manière dont leur rencontre va transformer l’existence de chacun."

À la fois tendre, drôle et cruel, doublé d’un vrai suspense psychologique, Les Extraordinaires est un roman qui réserve des surprises aux lecteurs jusqu’à la toute dernière page. "Moi c’est ce que j’adore, aussi bien en tant que lecteur qu’en tant qu’écrivain", insiste Julien Sandrel. "J’aime qu’il y ait des rebondissements, qu’on soit étonné, ému. Qu’on découvre qu’un personnage est totalement différent de ce qu'on avait imaginé." On ne serait donc pas étonné que le cinéma – ou la télé - pensent encore à lui très prochainement.


Jérôme VERMELIN

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