Policiers violemment agressés à Herblay : ce qu’il s’est passé

par Hamza HIZZIR
Publié le 8 octobre 2020 à 23h00

Source : TF1 Info

FAITS DIVERS - Deux policiers en mission de surveillance ont été attaqués et grièvement blessés par balles, par trois individus qui leur ont volé leurs armes mercredi soir à Herblay (Val-d'Oise).

Les agressions contre les policiers ne sont pas rares. Mais celle dont ont été victimes deux fonctionnaires en civil, mercredi 7 octobre au soir à Herblay (Val-d'Oise), est d'une particulière violence et a suscité un fort émoi. Le directeur de la police nationale dénonce une tentative de meurtre. Et le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, juge que les policiers ont été "massacrés". Retour sur le déroulé des faits.

Sept coups de feu

Membres de la police judiciaire de Cergy-Pontoise, les deux victimes, âgées de 30 et 45 ans, "ont été prises par surprise" alors qu'elles "se trouvaient en surveillance dans une zone industrielle d'Herblay", a précisé le parquet de Pontoise. Il était environ 22h. Cette attaque a eu lieu dans une zone commerciale entre une imprimerie et une entreprise de maintenance, loin de toute habitation, mais proche d'un immeuble suspecté d'abriter des trafiquants de drogue.

Les trois suspects, pas encore identifiés, sont arrivés aux abords de la voiture banalisée des policiers, pensant avoir affaire à "des gens du voyage", selon une source policière citée par l'AFP. C'est une fois que les policiers ont décliné leur profession qu'ils ont été extraits de leur véhicule et attaqués. "Ils ont été sortis de la voiture et roués de coups", a déclaré Ludovic Collignon, du syndicat Alliance. Dans la lutte, les agresseurs leur ont dérobé leurs armes de service et ont ouvert le feu, tirant à sept reprises.

Un gyrophare cassé et une radio volée

"Tous les policiers sont sous le choc. Ce sont des collègues qu'on connaît très bien, qui sont en plus aguerris. Là, franchement, on est dans l'incompréhension, parce qu'on a dépassé le comble de l'horreur", réagit, au micro de TF1, Franck Lebas, secrétaire départemental du syndicat Unité SGP-Police. Les agresseurs ont cassé le gyrophare à l'intérieur de la voiture et ont volé une radio, signe qu'ils n'ignoraient pas la fonction de leurs victimes.

"La conviction de la police nationale"

Pour le porte-parole de la police nationale, aucun doute possible : "La conviction de la police nationale, c'est que la condition des policiers était connue au moment de l'agression. Et l'agression s'est poursuivie jusqu'à ce que leurs armes soit dérobées et utilisées contre nos deux collègues", insiste ainsi Michel Lavaud.

Des "actes d'une grande sauvagerie"

Le policier le plus gravement atteint a été blessé à l'abdomen et à un genou, et hospitalisé à Clichy (Hauts-de-Seine). Il souffre en plus d'une fracture du crâne, mais son pronostic vital ne serait plus engagé, après son opération ce mercredi. L'autre, atteint par deux balles à la cuisse et à la jambe, a été transporté à l'hôpital de Pontoise (Val-d'Oise). Ses jours ne sont pas en danger. Mais tous deux sont grièvement blessés.

Il y avait "selon toute vraisemblance la claire intention de tuer", a, lui aussi, dénoncé Gérald Darmanin devant le commissariat de Cergy-Pontoise, le ministre évoquant des "actes d'une grande sauvagerie". Les trois individus sont aujourd'hui activement recherchés par les enquêteurs. Lesquels recueillent des témoignages, consultent les images de vidéo surveillance, et vérifient aussi quels téléphones ont borné sur place au moment de l'attaque.


Hamza HIZZIR

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