La candidate du Parti Socialiste était l'invitée de "10 minutes pour convaincre" dans le 20H de TF1, jeudi 8 avril.Elle a insisté notamment sur la nécessité à ses yeux d'un embargo sur le gaz russe.Anne Hidalgo a évoqué ses propositions pour renforcer le pouvoir d'achat.
À deux jours du premier tour du scrutin présidentiel, juste avant l'échéance, Anne Hidalgo est revenue sur le plateau du 20H de TF1 sur les grands axes de son programme, centré notamment sur la hausse des salaires et des retraites, des coups de pouce aux jeunes et l'égalité salariale entre les hommes et les femmes. La candidate socialiste a également fait part de sa solidarité à l'égard de l'Ukraine et appelé à couper toute importation de gaz russe, "condition sine qua none" selon elle pour mettre fin à la guerre aux portes de l'Europe.
Un premier geste symbolique : une rencontre avec Volodymyr Zelensky à Kiev
Si elle était élue, la candidate socialiste Anne Hidalgo se rendrait en Ukraine comme premier geste symbolique : elle souhaite "rencontrer le président ukrainien à Kiev pour lui dire la solidarité et le soutien de la France et de l'Europe", a-t-elle expliqué. "Nous devons être là, ils veulent être Européens et nous sommes à leurs côtés", a-t-elle ajouté.
Toujours sur le volet du conflit ukrainien, Anne Hidalgo a réaffirmé par ailleurs qu'il faut selon elle "arrêter d'acheter du gaz et du pétrole" à la Russie. Elle a renvoyé aux conclusions remises ces derniers jours par le Conseil d'analyse économique, une instance chargée de conseiller le Premier ministre, qui a monté qu'une privation de gaz russe resterait "gérable" pour l'économie de l'Union Européenne.
"C'est une condition sine qua none pour que cette guerre s'arrête, (...) il faut le faire maintenant, sinon elle va s'éterniser. Cette guerre, c'est d'abord une souffrance inouïe pour des femmes et des hommes qui vivent sous les bombes", a affirmé la maire de Paris. Si elle souhaite maintenir le canal du dialogue, de la diplomatie, elle a assuré que "vis-à-vis de Vladimir Poutine, ce qui peut payer, c'est le rapport de force, au niveau français et européen, qui passe par la fin de l'achat du gaz et du pétrole russe".
Des mesures d'urgence sur le pouvoir d'achat
Si elle venait à décrocher l'investiture, Anne Hidalgo souhaiterait d'abord se focaliser sur "le travail et les salaires", avec "une augmentation du Smic de 200 euros nets par mois". Elle propose également "un rattrapage du point d'indice pour les fonctionnaires, plus 3%" et "un rattrapage pour les retraités de 3%". "Il faut vraiment que le travail puisse payer et permette de vivre dignement", a-t-elle affirmé.
Elle souhaite par ailleurs, au cours de son quinquennat, verser à tout jeune le jour de ses 18 ans un capital de 5000 euros, "qui leur permettront de porter un projet" avec un accompagnement, a-t-elle expliqué, citant un voyage linguistique à l'étranger ou l'achat de matériel informatique pour entrer à l'université par exemple. "C'est une grande loi pour l'avenir de notre jeunesse", qui comprend aussi une mesure rehaussant le salaire des professeurs à celui des cadres et l'augmentation du nombre de places disponibles à l'université, a-t-elle ajouté.
La candidate du PS propose également une retraite à 60 ans pour ceux qui "ont travaillé sur des métiers pénibles", en "rétablissant ces critères de pénibilité" : "C'est une mesure de justice absolue. Je suis fille d’ouvrier, ce droit au repos après une vie de travail est quelque chose de sacré", a-t-elle confié.
Renforcer le pouvoir des citoyens avec des "bons de la démocratie"
Pour lutter contre l'abstention, la candidate socialiste souhaite confier davantage de pouvoirs aux citoyens, en mettant notamment en place "des bons de la démocratie", sous la forme de soutiens financiers à des candidats : "c'est une façon de dire : 'vous pouvez aussi choisir de soutenir des candidats', qui font souvent appel à des donateurs", a-t-elle expliqué.
Elle propose en outre d'instaurer le Référendum d'initiative citoyenne, en vue "de permettre l'instauration directe des citoyens dans la vie démocratique", de faire élire la moitié des députés au Parlement à la proportionnelle et de mettre en place une grande Assemblée citoyenne "pour accompagner des citoyens dans des conventions citoyennes, des amendements citoyens, pour qu'ils puissent participer à l'élaboration des lois". "Il faut que notre République respire, nous sommes enfermés dans une monarchie républicaine qui est à bout de souffle, ce qui passe par cette confiance donnée aux citoyens et le droit de vote à 16 ans", a-t-elle jugé.
Égalité hommes-femmes : des pénalités pour les entreprises qui ne respectent pas l'égalité salariale
Sur le volet de l'égalité hommes-femmes, Anne Hidalgo propose de pénaliser les entreprises qui ne respectent pas l'égalité salariale. "Ça suffit, on est en 2022, il y a encore 20% d'écart de salaires entre les hommes et les femmes, ce n'est plus admissible", s'est irritée la candidate socialiste. "Ce sera aux entreprises de prouver qu'elles la respectent, si elles ne le font pas, elles seront pénalisées. Les sommes liées à cette pénalisation viendront aider tout ce travail pour cette égalité salariale", a-t-elle expliqué, y voyant "une condition essentielle de l'autonomie des femmes et une question de justice".
Pour ou contre...
La gestation pour autrui ? Anne Hidalgo s'est dite défavorable, affirmant être "contre la marchandisation du corps des femmes" : "tout comme l'air, l’eau et bien d’autres choses essentielles, le corps des femmes n’est pas une marchandise", a-t-elle tancé.
L'interdiction du port du voile à l'université ? La loi de 2004, qui bannit le port du voile dans les écoles, collèges et lycées mais pas dans l'enseignement supérieur, satisfait la candidate socialiste : "je ne changerai pas la loi, je pense qu’aujourd’hui, on est à un point d’équilibre", a-t-elle commenté.
L'interdiction de la chasse le week-end ? "Je considère qu'il revient aux maires d’en décider (...) d’en poser les conditions, pour que les promeneurs puissent vaquer à leurs occupations en toute sécurité, et que les chasseurs puissent chasser, par tradition et parce que l'on a besoin réguler les espèces", a-t-elle estimé. Selon elle, "il ne revient pas au président de décider de ça, il faut faire confiance aux acteurs locaux". Se disant "très décentralisatrice", elle affirme que "les maires sont capables de créer consensus sur leur territoire" et assure leur faire "vraiment confiance".
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